Le vol du phénix
J'ai tendance à ne pas apprécier les films angéliques sur des sujets très politiques. Aussi ai-je souvent du mal avec Franck Capra (notamment l'extravagant M.Deeds et Mr Smith goes to Washington)...
le 23 févr. 2017
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Après avoir bouffé de cours de dynamique du vol et autres joyeusetés plus ou moins techniques (fuyez très loin de tout ce qui s’intitule "mécanique des fluides" ou "aérodynamique"), il me reste quelques souvenirs de la manière dont est censé se comporter un avion en vol, de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas, et de ce qui cause couramment des accidents.
Alors entendre que les vibrations dues à l’air subies par la queue d’un avion soient de nature à enclencher une réaction de fission nucléaire dans ses matériaux métalliques entraînant le désagrègement instantané de ladite queue est si stupide et si grotesque que je ne peux m’empêcher de considérer le film pour ce qu’il est : un nanard gentillet.
James Stewart est Theodore Honey, un scientifique de la Royal Air Force qui travaille donc sur ce problème de vibrations… Il s’agit d’un chercheur assez brillant, aussi ses supérieurs lui passent-ils ses excentricités, même si personne ne croit véritablement à sa prédiction selon laquelle les appareils phare de la flotte, les fameux "Reindeers", risquent de s’abîmer après 1400 heures de vol. Il faudra attendre un nouvel accident et le voyage du bon professeur dans un Reindeer pour faire du problème une question de sécurité d’ampleur nationale.
Le film est très classique dans sa structure et les artifices qu’il emploie sont régulièrement lourds et excessifs. On citera, entre autres clichés éculés :
Comme évoqué plus haut, la panne en question est absolument grotesque et on ne peut y croire un seul instant. La crédibilité du chercheur en prend également un grand coup lorsqu’il réalise que son expérience n’est pas valide car il a négligé l’un des paramètres les plus importants de son calcul… (et après on veut nous faire croire qu’il est brillant).
Pourtant, le film se regarde presque correctement. Certes, il est un brin trop long et trop bourré de défauts, mais sa capacité à se laisser voir repose principalement sur ses deux acteurs principaux : James Stewart et Marlene Dietrich. Le rôle abominable qui échoit au bon James est terriblement embarrassant pour l’acteur et pour les spectateurs, mais je crois que, dans toute l’histoire du cinéma, il n’y a pas un autre acteur qui aurait réussi à rendre ce personnage presque supportable. James n’y arrive pas non plus mais au moins on limite les dégâts…
Quant à Marlene, elle est, à cinquante ans, toujours aussi belle et classe, illuminant la pellicule lors des quelques moments qu’elle passe à l’écran (où l’on ne voit qu’elle). En cinq minutes, elle fait plus pour le film que tous les autres seconds rôles réunis.
Je fais donc preuve d’une générosité coupable en raison de mon amour inconditionnel pour ces deux acteurs. Si ce n’est pas votre cas, vous feriez mieux de vous tenir soigneusement éloigné de cette purge de 90 minutes.
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le 19 juil. 2017
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