Le voyageur de l’espace est une toute petite série B de SF, tourné en sept jours, pour laquelle Ulmer a bénéficié d’un budget très faible mais tout de même moins misérable que pour beaucoup de ses films. Le film se laisse regarder bien qu’il soit souvent assez statique mais il vaut surtout pour ses décors géométriques vraiment très réussis qui nous rappellent qu’Ulmer était à l’origine un décorateur.
Ulmer renvoie dos à dos le monde capitaliste et le monde communiste et nous présente un futur bien sombre qui n’est pas sans rappeler celui d’H. G. Wells dans La machine à explorer le temps. La fin du film accroit encore ce pessimisme car il semble bien que malgré tous ses efforts le major William Allison (Robert Clarke), revenu en 1960, ne parviendra pas à convaincre ses contemporains qu’ils courent à la catastrophe.
Les acteurs sont plutôt bons et les érotomanes auront le plaisir de voir la charmante Darlene Tompkins, alors âgée de 18 ans, interprétant une jeune femme du futur et portant pendant tout le film une jupette vraiment très courte. On peut aussi voir la propre fille du réalisateur dans le rôle du major Markova, raison d’économie peut-être.