Même sans Pressburger, Powell reste un indécrottable humaniste. Même en suivant les pas d'un tueur en série, il s'échine à le décrire pour ce qu'il est avant d'être un criminel, à savoir un être humain. Ce sont ses failles, son cruel asservissement à celles-ci que le cinéaste nous propose de découvrir. Beaucoup d'humanité. Beaucoup de suspense, approchant par instants le cinéma d'Hitchcock. Tout le long du film, l'aspect psychanalytique ne sert qu'une ambition, donner une épaisseur toute humaine, sensée au delà de la psychose. Tel le personnage jouée avec brio par Anna Massey, le spectateur est sommé en quelque sorte de regarder avec pitié et compréhension ce criminel. J'imagine que c'est ce qui a fait scandale à l'époque. Sinon, il n'y a rien de bien méchant et provocateur dans ce film. Powell est tout sauf un vilain petit canard aimant mettre des pétards dans les culottes du notable.