Il aurait été passionnant que Michael Powell se soit exprimé sur Psycho, ou qu'Alfred Hitchcock l'ait fait sur Peeping Tom. Car c'est l'unique cas recensé et le plus célèbre cas de gémellité de l'histoire du cinéma... Et paradoxalement le moins documenté car les deux réalisateurs n'ont pas commenté l’œuvre de l'autre.
Sorti la même année, sans influence connue de l'un sur l'autre, sur un sujet qui en plus d'être identique était ultra border pour l'époque, les deux films sont jumeaux à un degré à peine imaginable. Seule différence mais de taille, Peeping Tom a ruiné la carrière de Powell, quand Psycho a finit d'assoir la légende d'Hitchcock.
Sorti de ça, on peut se demander ce qui a poussé le réalisateur du Narcisse noir et des Chaussons rouges à livrer cette histoire. Et s'il se rendait bien compte de ce qu'il envoyait à la figure de la bonne société anglaise avec son film...
Les idées de mise en scène sont légions, la musique ne vaut pas celle d'Herrmann mais fonctionne malgré tout mieux que bien dans le registre flippant, et Carl Boehm est autant sadique que fragile. Purement britannique, on peut regretter autant qu'on l'apprécie l'humour so british qui parsème le film, car il fait retomber l'ambiance. Mais hormis ça, Peeping Tom est à voir et à revoir.