Léa vit au Havre. Elle tente désespérément de commencer sa vie depuis quelques années, mais elle l'explique très bien : elle a préféré s'éloigner de ses études pour se mettre au service des autres (forcément). Elle est serveuse dans un bar de nuit pour arrondir ses fins de mois (forcément). Elle parvient à entrer à Science-Po (soit) mais cela va revenir cher (ouep). Sa grand-mère, qui a la maladie d'Alzheimer (nous étions en 2011, rappelez-vous), la freine dans toutes ses actions. Elle décide de devenir strip-teaseuse (forcément) pour augmenter ses revenus...
Anne Azoulay, qui joue Léa (en même temps qu'elle est coscénariste), incarne parfaitement la jeune fille d'aujourd'hui... Euh non, pardon j'ai dû me tromper de critique. Le film est tout entier parcouru d'un réalisme social certes, mais si l'on comprend rapidement cette volonté première du réalisateur, on capte moins son objectif : quoi montrer ? quoi raconter ? qui parle, à qui ? Au final, cette pauvre Léa, ballotée entre ses mondes qu'elle s'est elle-même crées ; cette pauvre Léa erre dans un film encore plus perdu qu'elle.