Première minute du film et l'on sent déjà que c'est très mal parti... un biopic qui commence avec son personnage principal sur ses vieux jours, en mode interview, qui répond à des questions sur sa vie, ce qui va déclencher des allers retours entre le passé et le présent via divers flashbacks. Un dispositif déjà utilisé par un nombre incalculables de films.
Et le reste sera dans la même veine. Un long métrage bien trop classique, à la réalisation ultra académique et que l'on a l'impression d'avoir déjà vu 100 fois.
Kate Winslet, à qui certains prédisent déjà un deuxième Oscar, fait ce qu'elle peut mais elle a bien du mal à étaler toute la palette de son jeu dans ce film boursouflé.
Empêtrée par des prothèses pour la vieillir, la voix exagérément grave, et toujours une clope au bec, on peut dire que nous l'avons connue plus inspirée et plus nuancée... D'autant plus qu'elle donne parfois l'impression de se sentir obligée d'en rajouter, comme pour expier son rôle de gardienne SS dans The Reader.
Le reste du film n'est que lourdeur. Tout est trop mis en scène, dans des reconstitutions clinquantes et peu convaincantes, voire embarrassantes par moments. Tout sonne faux et alors que le film cherche à tirer des larmes par des ficelles bien peu subtiles, la seule émotion qui passe est l'ennui.
De manière assez ironique, et alors que le sujet de départ est si riche et passionnant, c'est dans les toutes dernières minutes, lorsque le film s'achève sur une série de photos et d'incrustations de textes insistant sur l'impact du travail de la photographe que l'on se rend compte à quel point il a totalement raté sa cible.
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