Étonnamment, la vie de Lee Miller n'avait jusqu'alors inspiré aucun scénariste.Trop riche, cette existence, sans doute, et multiple, même si son travail de photographe, à la fin de la deuxième guerre mondiale, en constitue l'acmé indiscutable. Structuré en flashbacks appliqués, le film est juste une mise au point des moments les plus intenses de son métier, la découverte des cadavres des camps de concentration en est un, évidemment, sans questionner un seul moment la question de la morale dans l'acte de prendre une photo ou non. Récit très sage et attendu d'une rebelle dont on ne dit presque rien sur son engagement auprès du mouvement surréaliste, Lee Miller ne manque pas de rendre héroïque son personnage central, parfois surexposée, dans sa thématique féministe. Le film s'adresse d'abord à ceux qui connaissent pas ou peu le cheminement de cette grande photographe du XXe siècle mais sans véritablement approfondir sa psychologie, au-delà de son courage et de son combat pour exister dans un monde d'hommes. Le côté scolaire de l'ensemble est en partie gommé par la prestation de Kate Winslet, dont le visage rappelle d'ailleurs celui de Lee. Ses existences multiples méritaient mieux que ce long métrage d'à peine deux heures, qui remplit sans débordement ses missions didactique et élogieuse.