Le film accumule les caricatures et s’enlise dans un polar mollasson.

Un homme assiste impuissant au massacre de sa famille, victime d’un hold-up qui cachait en réalité, un crime politique. Lorsqu’il prend conscience que la police ne parviendra jamais à mettre la main sur les assassins, il décide de se faire justice lui-même.


Avec Serge Leroy à la réalisation, on s’attendait à tout sauf à ça. Après son remarquable thriller La traque (1975), on le retrouve au cœur d’un vigilante movie auquel on ne parvient jamais à y adhérer. La faute à son casting de stars qui (de par leur présence) vient décrédibiliser l’ensemble du film. Claude Brasseur, Véronique Genest, Thierry Lhermitte & Michel Aumont dans un polar nihiliste, tout cela nous fait bien rire. D’une part parce que Brasseur s’avère trop impassible & mollasson et que Lhermitte dans le rôle du chef de gang peine réellement à convaincre. En fin de compte, il n’y a que Christopher Lambert qui tire son épingle du jeu et pour cause, il avait déjà la gueule de l’emploi.


Remettons-nous dans le contexte de l’époque, lorsque le film est sorti en salles, la France venait tout juste d’abolir la peine de mort, on comprend mieux certaines idées au cœur du film, d’autant plus que le scénario, assez simpliste il faut bien l’admettre, est inspiré de la tuerie d'Auriol en 1981, qui survient dans une ambiance de paranoïa anticommuniste.


Pour en revenir au film, non seulement il peine à convaincre, mais en plus de cela, ses innombrables protagoniste par le biais d’un complot politique, de flics corrompus et d’une milice facho sous couvert d’être une association d’aide aux victimes (la CAPMAC le "Comité contre l'Abolition de la Peine de Mort et pour l'Autodéfense des Citoyens"), cela fait beaucoup de monde pour pas grand-chose à raconter.


Au final, Légitime violence (1982) accumule les caricatures et s’enlise dans un polar assez mou, en dehors de la poursuite dans le métro parisien (qui aura le mérite de nous sortir de notre torpeur), il n’y a vraiment rien à en retirer. Si vous vous attentiez à une version franchouillard d’Un justicier dans la ville (1974), vous vous êtes trompé de film.


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Film vu dans le cadre d’une thématique « Vigilante movie »

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le 18 avr. 2021

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