Tueur professionnel, Léon (Jean Reno) recueille chez lui la petite Mathilda (Natalie Portman), après que sa famille s’est faite décimée par des agents corrompus de la DEA. Mais sachant qu’un membre de la famille est toujours en liberté, ces derniers se mettent à la recherche de la jeune fille… Pendant ce temps, Léon, qui n'a rien de mieux à faire, décide d'apprendre les rudiments de son métier à Mathilda.
Je n’ai jamais regardé du Luc Besson pour la qualité d’écriture de son scénario. Et Léon m'apporte une fois de plus la preuve que j'ai bien fait... Car comme d’habitude chez le réalisateur, le scénario s’avère terriblement lâche, plein d’approximations et de facilités guère catastrophiques mais parfois gênantes (à commencer par Léon décidant d'apprendre son métier à Mathilda, idée dont on se demande comment elle pourrait germer dans un cerveau normalement constitué).
Étonnamment, l’écriture des personnages ne fonctionne pas si mal que ça, elle, et offre même quelques scènes où l’émotion est présente (très modérément, cela va de soi), notamment celle très réussie du jeu d’imitations dans laquelle on voit se nouer un lien d’affection, ténu mais solide, entre le tueur et sa protégée. De ce côté-là, Léon est sans doute le film de Besson le plus à même de nous faire ressentir autre chose qu’un rire involontaire, aidé par une Nathalie Portman dont la présence éclaire le film (plus qu’un Jean Reno aux mines bovines qui n’arrivent pas à lui donner autre chose que l’air d’un attardé mental). D’autant qu’au niveau des scènes d’action, le réalisateur prouve encore une fois qu’il sait faire preuve d’une redoutable efficacité et d’une étonnante rigueur de mise en scène.
Rien de bien incontournable pour autant, mais Léon a au moins le mérite d’être un film honnête, à mi-chemin entre le drame et le film d’action, dans lequel Besson arrive à faire passer ses habituels défauts au second plan, afin de valoriser un récit somme toute assez attachant. Ce qui mérite amplement mon indulgence…
A part ça, il paraît qu'il existe une version longue suggérant de manière plus appuyée une histoire d'amour entre Léon et Mathilda, mais vous vous doutez bien que si je suis monté à 6, c'est parce que j'ai vu la version courte...