Si on se limite au scénario, le film mérite un 7, sans plus. Le tueur à gages solitaire qui recueille une fillette au risque de le mener à sa perte, c'est pas irréaliste. Léon possède encore une part d'humanité malgré son activité. Mais là où Besson commence légèrement à se foutre de notre gueule, c'est à partir du moment où Léon accepte d'apprendre à Mathilda comment devenir le tueur à gages modèle. Mouais, mouais... très très mouais mouais. La gamine inconsciente, je veux bien mais le Léon ultra professionnel ne serait pas tombé là dedans. La scène où ils pointent le mec dans Central Park du haut d'un immeuble. Grotesque.
Heureusement, « Léon » ne se limite pas à ça. Il y a la relation peu banale entre un tueur à gages et une fillette. Avec notamment la fameuse scène des imitations. Moment de détente. Jean Reno joue sérieusement. Egal à lui-même. Léon est un personnage contrasté, atypique. Solitaire avec son air imperturbable mais finalement déstabilisé devant un enfant. Il s'avèrera être généreux voir même trop. Nathalie Portman possède un certain charisme pour une gamine de 12 ans qui débute dans le cinéma. On voit directement son potentiel. En 1994, elle fera une grande carrière.
Disons qu'à cet instant la note atteint le 8. Gary Oldman la fait monter à 9. Ah ce Norman Stanfield et ses grands moments de délires et autres pétages de plombs. Ses mimiques, ses expressions genre « j'adore ses petits moments de calme avant la tempête », ses défonces au crack (quand il prend sa pilule dans le couloir de l'immeuble, énorme), sa gachette facile (la vieille de l'immeuble n'a toujours pas compris ce qui a explosé la vitre) et ses sbires qui bien que complètement tarés comme lui parviennent encore a avoir la trouille de son comportement. C'est vous dire.
Et puis bon la fin, sans vouloir tomber dans le mélo drame et en faire des tonnes, est juste belle avec un grand B. J'ai pas dit happy-end, j'ai dit belle.