Léon par Godefroy Vandepoele
Voici un film que j'ai bien dû voir une bonne dizaine de fois. Les premières fois parce que j'étais amoureux de Natalie Portman (elle avait presque le même âge que moi), plus tard parce qu'être tueur à gages, c'est cool, et enfin, parce que c'est un sacré bon film.
L'histoire est assez originale. Fille d'un dealer de drogue, Mathilda voit tout sa famille se faire massacrer par une bande de flics ripoux. Seule survivante, elle va se réfugier chez son voisin de palier : Léon. Elle se rendra rapidement compte que ce géant un peu simple d'esprit travaille en tant que 'nettoyeur' pour le compte de mafieux locaux. Elle va alors lui demander de l'entraîner afin qu'elle puisse venger son petit frère sauvagement assassiné (le reste de sa famille, nafout', c'étaient des nazes de toutes façons). D'abord peu réceptif, une vraie complicité va s'installer entre les deux personnages. Elle va lui apprendre à écrire, à dormir dans un lit et surtout, à apprécier la vie. De son côté, il va lui enseigner l'art de sniper tout le monde... sauf les femmes et les enfants (on a des principes ou on en a pas). Le film va alors crescendo jusqu'à une dernière scène magistrale confrontant Léon à la moitié des forces spéciales locales.
Pourquoi ce film est-il si culte à mes yeux ? Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, tous les personnages sont extrêmement travaillés. Luc Besson a bien pris le temps de développer la personnalité de chacun d'eux et le casting international est à la hauteur. Loin du stéréotype du tueur méthodique, froid et sûr de lui, Jean Reno donne au personnage de Léon un côté touchant voire fragile. En face de lui, Gary Oldman nous offre un flic tout à fait détestable. Camé (aussi bien à la poudre qu'à Beethoven), violent et sadique, le genre qui fait même peur à ses coéquipiers et qu'on adorera voir dégommé à la fin.
Enfin, la petite (à l'époque) Natalie Portman incarne l'enfance violée et désenchantée. Dans la merde dès le début et plus fragile qu'elle ne le pense, elle apporte au film une touche d'innocence.
Dans sa réalisation aussi, Léon étonne. Très français dans l'âme, nous assistons ici à des scènes d'action parfois exagérées (Léon seul contre tous) mais jamais ridicules. Le tout est plutôt cru et malgré tout esthétique dans sa forme. Pour appuyer tout cela, Eric Serra compose, dans son style bien particulier à base de percussions, une musique collant parfaitement à l'ambiance du film.
Pour conclure, je dirais que Léon est pour moi un film culte qu'il faut absolument avoir vu. De un, pour voir pourquoi Luc Besson a, un jour, été respecté en tant que réalisateur. De deux, pour le casting. Et enfin, pour la réalisation originale couplée à la superbe musique d'Eric Serra.