Coquin le curé
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Ayant de grands manques dans la filmographie de Jean-Paul Belmondo, les choix étaient légion pour rendre hommage à l'une de nos plus grandes stars hexagonales, et c'est vers un choix plus artistique que commercial que je me suis dirigé, « Léon Morin prêtre » du grand Jean-Pierre Melville. Pour être tout à fait honnête, ce n'est pas forcément mon genre de films. Étrange croisement de classicisme pur et de Nouvelle Vague, histoire d'amour impossible sur fond d'Occupation, réflexion puissante sur la religion et la foi, il fallait tout le talent du réalisateur du « Samouraï » pour que ce récit complexe me séduise autant.
Certes, deux heures, c'est un peu long, mais je ne peux être qu'admiratif de l'incroyable sens de l'épure dont fait preuve le cinéaste, jamais une scène, un mot ne semblant en trop tant la maîtrise, l'obsession du cadre, de la narration, des dialogues transpirent à chaque instant, surtout à travers la superbe restauration dont l'œuvre a bénéficié. Aurais-je préféré un autre duo à l'écran qu'Emmanuelle Riva - Belmondo ? Peut-être, mais même si leur prestation ne m'a pas transcendée, leur complicité est remarquablement rendue, et au fil des minutes j'ai été de plus en plus sensible à leur approche des personnages.
Même cette voix-off omniprésente, d'habitude si casse-gueule, est presque passée comme une lettre à la poste par sa justesse, sa cohérence, sa capacité à contextualiser chaque moment. On échappe à toute démonstration, juste ce qu'il faut d'explicite pour comprendre l'essentiel et laisser planer une part de mystère. Sans oublier quelques répliques pour le moins audacieuses
(l'incroyable « est-ce que vos mains sont restées pures ? » en tête!),
témoignage éclatant que lorsqu'elle est bien traitée, la religion peut être source de très belles réflexions. Et d'avoir envie de (presque) paraphraser Ophélie Winter (oui, j'aurais réussi à placer Ophélie Winter dans une critique de « Léon Morin prêtre », je ne suis pas peu fier) : Melville m'a donné la foi.
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le 22 sept. 2021
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