Après un septième opus qui a bien failli enterrer à jamais la saga faiblarde, passé la surprise des premiers films, voici que le leprechaun ressort de son puits...pour poursuivre la fille du personnage de Jennifer Aniston. Leprechaun Returns prend le pari risqué (on reconnaît bien ce bougre de parieur au chapeau vert) de faire comme si les six films qui le séparent du premier n'avaient jamais existé, et se place, sans aucune gêne, sans un regard en arrière, en tant que suite directe. On ne perd pas au change, ne vous inquiétez pas trop. On retrouve enfin l'espièglerie du leprechaun, qui s'amuse à détourner les promesses qu'on voudrait lui faire tenir (
"Je ne toucherai pas à un de tes cheveux.", qui se traduit par une mise à mort qui épargne le brushing, à savoir transformer la fille en arroseur automatique qui "pschitt-pschitt" du sang partout...
Fou-rire), qui s'éclate avec les nouvelles technologies (
il se déplace en drone, et en profite pour découper la trachée d'un jeune avec les hélices...
Deuxième fou-rire), avec un Linden Porco à la place de Warwick Davis qui essaie vraiment de reprendre le flambeau avec autant de folie que le grand Monsieur (le talent ne se mesure pas avec un mètre, et Davis, quelle que soit la qualité ou nullité de l'opus, a toujours donné tout ce qu'il avait), et ne s'y casse jamais les dents (pointues). On s'amuse vraiment beaucoup avec ces jeux de mots vaseux, avec les mises à morts complètement déjantées, pas trop radines en gore (on le lui accorde aussi), Mark Holton (le jeune du premier film d'il y a 25 ans) reprend du service dans son rôle et s'offre un sympathique revirement
"gentil zombie qui perd ses tripes...à colmater au film étirable plastique",
encore une fois : on a ri), et l'héroïne (Taylor Spreitler) est attachante. On a juste un principal regret : que ce téléfilm Syfy n'a pas pu se payer la voix de Jennifer Aniston, la vraie. Autrement, cette suite tardive qui jette joyeusement toutes les autres au fond du puits, avec un rire sardonique, était un pari risqué, et remporte la mise au centuple grâce à son comédien très investi, son hommage réussi au premier film, et surtout à un certain lâcher-prise sur la débilité (c'est gras, c'est gore, c'est moderne : c'est merci Syfy).