La guerre des six jours en juin 1967 a permis à Israël d’agrandir son territoire (la bande de Gaza appartenait à l’Egypte et la Cisjordanie à la Jordanie), entrainant l’exil de 250 000 personnes de Cisjordanie en Jordanie. Israël a installé 28 colonies en Cisjordanie, nombre qui est passé avec le temps à 250, soient 600 000 colons ; il y en avait 50 000 en 1987, 20 après la guerre et au début de la 1ère Intifada (qui s’acheva aux accords d’Oslo en 1993). Ces derniers s’arrêtent en 2000 lors de la 2nde Intifada (43 200 Palestiniens tués). En 2002, un mur de béton est construit. Les colonies sont supprimées dans la bande de Gaza en 2005 mais Israël y lance l’opération « Plomb durci » en décembre 2008 contre le Hamas. Elle sera suivie par celle appelée « Bordure protectrice » en 2014. Le film montre que, pour arriver à ses fins, l’état hébreu a réprimé toute résistance palestinienne, en imposant la loi martiale, en appliquant des punitions collectives, en favorisant la délation (défilé d’hommes suspects devant un mouchard caché derrière un écran), détruisant ainsi le tissu social. Il y a même des tirs à vue car « il n’existe pas de Palestiniens innocents ». Tout cela est sous le contrôle du Shabak ou Shin Bet, le service de sécurité intérieure israélien. Le film repose sur le recueil des témoignages d’anciens soldats israéliens au sein de l’association « Briser le silence ». C’est un film courageux, surtout pour un Israélien, car il démontre bien les mécanismes politiques qui sous-tendent les actions militaires dans les zones occupées par Israël. Le but est de créer de l’incertitude dans le quotidien des Palestiniens. Avi Mograbi intervient à la façon d’un professeur, d’où le titre du film à vocation pédagogique, un peu comme Nicolas Machiavel (1469-1527) qui explique dans « Le Prince » (1532) comment accéder au pouvoir, s’y maintenir et même le perdre. D’où la question de savoir si Israël est un vrai état de droit, vu les arrestations arbitraires et les manquements aux droits de l’Homme.