Une adolescente de 17 ans, fille de bonne famille, décide de ne pas aller en cours de la journée et va en profiter pour rendre visite à un homme plus âgé de vingt ans, dont elle est amoureuse.
Sorti en 1960, Les adolescentes fit scandale dans le pays à cause de la description des amours d'une jeune fille un peu dévoyée pour être honnête. La première scène, où la caméra suit longuement son sommeil agité, et dont on va comprendre qu'il s'agissait sans nul doute d'un rêve érotique à en juger ses soupirs, donne la couleur sur ce que Francesca, jouée par Catherine Spaak, veut. D'ailleurs, avec ses copines, il est beaucoup question de sexualité, du moment où il faut perdre sa vertu, on voit que tout cela la travaille. C'est le cas en rencontrant cet architecte plus âgé, joué par Christian Marquand, mais aussi une amie de sa mère, qui se paie du bon temps avec un homme incarné par le ténébreux Jean Sorel.
Mais loin d'être une comédie comme on pourrait s'y attendre, Les adolescentes est parcouru par une profonde mélancolie, avec cette fille qui n'est pas encore une femme dans l'âge, mais qui est assez mature, et dont la douceur fait craquer les autres, dont Christian Marquand. D'ailleurs, sans trop dire sur la fin, celle-ci est d'une grande tristesse, et ne laisse guère de place au doute ; Francesca est une autre.
Il est intéressant de rapprocher le film de Guendalina, du même Latttuada, que j'avais peut-être davantage apprécié, où le thème du premier amour y est aussi central, mais Les adolescentes est une très beau portrait de (jeune) femme, qui demande une forme d'émancipation avant l'heure.