Ils sont partout. A Cuba (Juan de los muertos), en Corée (Dernier train pour Busan), à Paris (La nuit a dévoré le monde) ... Les zombies étendent leur territoire et ont même conquis le Québec, en dépit de l'accent à couper au couteau et les expressions fleuries des gens du crû. Les affamés, en voilà un film étonnant qui enrichit le genre avec une palette très diversifiée et une maîtrise presque totale, hormis une fin qui laisse à désirer. Un soupçon de gore, des frissons tout du long, de la tendresse et de l'émotion, et surtout un humour dévastateur, blagues de potache et burlesque de situation de rigueur, sans oublier la fabuleuse langue québécoise. Toutes les saveurs d'un grand film crépusculaire et hilarant, cocktail a priori impossible, mais servi par un grand sens plastique et un travail savant sur l'environnement sonore. Cette plongée grandiose dans la forêt canadienne ne sortira hélas pas en salles, réservée aux spectateurs de festivals pointus et à une plateforme bien connue. Franchement, c'est dommage que le plus grand nombre ne puisse se repaître des beautés sauvages et drôlissimes de ces Affamés.