« D'autant que je me souvienne, j'ai toujours rêvé d'être un gangster... » C'est par ces mots que débute l'incroyable destin de Henry Hill, jeune débrouillard qui va très rapidement intégrer les rangs de la mafia. Avec Les Affranchis, Martin Scorsese livre une œuvre noire, violente, réaliste, au cœur des magouilles les plus insignifiantes mais les plus dangereuses qu'il soit. L'interprétation majestueuse de l'intégralité des acteurs est à tomber : Ray Liotta dans le rôle de sa vie, campe un Henry Hill des plus amicaux, grimpant doucement les échelons, faisant chaque jour ses preuves auprès d'une bande de mafiosi sympathiques.
Joe Pesci est extraordinaire en petit malfrat nerveux ultra-violent, aimant les filles, sa mère, ses amis et le meurtre soudain. Robert DeNiro effraie de par sa présence agréable, toujours souriant mais cachant surtout une monstruosité alarmante. Paul Sorvino est quant à lui tout bonnement parfait en mafioso intouchable, visuel-type du respect. Lorraine Bracco amène elle cette touche de fraicheur bienvenue, cette fleur qui se fane peu à peu dans un milieu exécrable. Les dialogues, situations et autres passages sanguinolents font du film un documentaire sombre sur un univers aussi connu que discret. Scorsese contrôle son histoire et amène son héros vers une descente aux enfers de plus en plus destructrice. Un film-choc dont on ne ressort que secoué.