Si c'est aussi chiant être mafieux, je préfèrerais être président perso ...
Voilà ! Maintenant que l'amertume du visionnage est passée, je peux tenter de justifier ma si faible note, en mettant quelques mots sur ma lassitude et mon incompréhension quant à sa réputation.
Incompréhension car je me suis retrouvé face à un film tout ce qu'il y a de plus basique. Pourtant resté dans les annales du cinéma, "Les Affranchis" ne représente pour moi rien de plus qu'un énième film de gangsters-mafieux sans saveurs. Semblable à une série B, le problème étant que je n'ai perçu absolument aucun style, aucune originalité, aucune trouvaille. Rien ne retient l'attention, tout est basique, tout est soporifique. Le jeu des acteurs oscille entre un côté grotesque, un côté uniforme parfois même un côté irritant. Esthétiquement, c'est mochouille. Preuve également que ce film contemporain ne vaut pas grand chose, il semble déjà vieillot et désuet alors qu'il ne date que des années 1990.
Lassitude car j'ai toujours l'impression de mater les mêmes films quand je m'attaque à ce genre. Par exemple, "Scarface" le remake, "L'Impasse", etc ... Presque des répliques exactes sur bon nombre de points, avec toujours les mêmes ficelles, toujours les mêmes clichés rebattus encore et encore. Pour commencer, il y a une petite voix-off agaçante tout le long, parce qu'ils ne savent jamais comment raconter leur histoire, puis surtout parce que le spectateur est trop con pour comprendre lui-même ce qui se passe à l'écran.
Par la suite, on nous sert constamment les mêmes personnages réducteurs et des scénarios sensiblement différents :
Quelle est la Définition d'un Mafieux ?
Et bien c'est un gros bof de service, passant son temps à se fendre la poire au bar avec ses autres potes du milieu, parce que oui, un mafieux est aussi quelqu'un de sympathique, drôle, attachant et tordant, même si c'est un gros connard imprévisible qui peut te flinguer à tout moment d'une balle dans la tête pour régler ses petits problèmes persos. Obsédé par le fric et le pouvoir, quand il n'est pas occupé à gérer ses petites magouilles d'enculés, il n'en oublie pas de tout essayer pour se taper le maximum de gonzesses, quitte à faire chier ses potes. Tragiquement arrivé au bout de son aventure, il ne fera que se plaindre à longueur de temps de ce qui lui est arrivé, car non, il ne s'attendait pas du tout à rencontrer quelques problèmes avec son comportement, tout à fait normal à ces yeux.
Oui oui, vous ne rêvez pas, je caricature un peu, mais ce n'est pas si loin de mon ressenti. Excusez-moi également ce langage ordurier, qui encore une fois, est utile pour retranscrire mon désarroi envers ce type de cinéma. Il est vrai que je ne suis pas grand fan des gangsters/mafias movies, mais je parviens tout de meme à me passionner quand la qualité est au rendez-vous. De mon point de vue, LA référence reste et restera "Le Parrain", qui par son ambiance, par sa musique, par son romantisme, par son esthétique sublime, par ses personnages et par ses interprètes, a écrasé pour toujours la concurrence, sans possibilité aucune d'être égalé. Dans un style plus classique, l'excellente série "Les Soprano" surclasse aussi largement ce film, grâce à des personnages intelligemment écrits et développés. Le sujet n'est pas donc pas le problème tant que les auteurs sont talenteux, mais ici ça coince.
Globalement, ca se tient s'il s'agissait d'un téléfilm d'après-midi, d'où ma note, mais pour un long-métrage, qui plus est consacré de chef d'œuvre, ça frise le ridicule et le foutage de gueule.