Ah qu'elle est belle, l'Amérique rutilante des magouilleurs embagousés, cette malicieuse clique chizburgo-macaroni unie dans une jovialité que seules la marginalité, l'indépendance face aux lois et aux stricts codes de la bienséance peuvent se permettre de revendiquer.
Goodfellas est unique parmi les films traitant du "Milieu" (en dehors du seigneur des anneaux quiprésente une vision différente du nanisme, physique cette fois-ci.).
Pourquoi donc? M'hurlerez-vous dans la pénombre moite d'un sanatorium à histoire sur pellicules.
Et bien parce que ce film nous fait clairement comprendre, une fois passée l'envie empathique à l'égard du héros d'intégrer ce microcosme mondain où l'emplatrage et le bourre-pif plus ou moins gratuit font légitimement office de politesses feutrées, qu'un bouseux qu'on habille avec un costard à deux briques est tout de même un bouseux et restera un bouseux.
C'est cette mafia, sous ses dehors clinquants de vains joyaux, qui est représentée ici. Une communauté de trépanés de la cafetière fort peu au fait des us et coutumes de l'éducation de l'intellect et de la subtilité.
Dépeinte ici sur trois heures rarement longues, cette vie décomposée en ascension, apogée puis déchéance nous peint à la chaux (CaO, se trouble à l'aide de l'eau (H2O)) un portrait d'animaux sauvages à ceci près qu'ils répondent à un code d'honneur strict mais qu'on peut quand même bafouer à tire larigot parce que hein, bon.
Une fresque jubilatoire, techniquement irréprochable, portée par l'alchimie unique Scorcese-De Niro-Pesci. Incontournable.
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