L'attelage Darry Cowl-Pierre Fresnay est plutôt inattendu. Il l'est d'autant plus que le narrateur de la comédie -François Périer- l'affirme lui-même, ajoutant que leurs personnages n'avaient pas beaucoup de raisons de se rencontrer. D'un côté Fernand l'inventeur distrait (devinez lequel des deux acteurs), de l'autre César, le comptable sans fantaisie.
Le coeur du sujet de la comédie de Marc Allégret est l'amitié entre Fernand et César, celui-ci, injustement comdamné à 18 mois fermes, revendiquant à a sa sortie de prison 18 mois de "crédit" pour commettre de petits délits. Le film s'ouvre à la fable anticonformiste, modeste et saugrenue -les conformistes et censeurs étant les affreux mentionnés par le titre- mais on peut préférer à la futilité d'un scénario foutraque le caractère farfelu attaché aux personnages, caractère qui fait l'originalté de la comédie et qui la détourne du nanar.
Darry Cowl fait ce qu'on attend de lui, sans forcer le trait; Pierre Fresnay est cabot mais sans excès, et en définitive le duo s'en sort plutôt bien, d'autant que les seconds rôles ne sont pas aussi sots qu'on pouvait l'imaginer dans ce genre de comédie. Dommage que la mise en scène soit si approximative et si peu inspirée.