Et l'ange Damiel connait le désir de vivre...
Je l'ai vu au cinéma à sa sortie... Et j'ai eu peur de le revoir, craignant d'être déçue sur le petit écran (enfin... pas si petit que ça mais un salon n'a rien à voir avec une salle de cinéma !). Et, non, je n'ai pas été déçue : les mêmes émotions m'ont envahies. Une douce plénitude, le sentiment d'être aimée, d'avoir un ange à côté de moi qui veillait...
Je sais : cela paraît si mièvre ! Mais c'est là le miracle de Wim Wenders : l'image, en noir et blanc, est dure. Les anges ne sont pas d'une beauté à couper le souffle, loin de là, et ils sont habillés de pardessus noirs qui semblent bien élimés. La ville, ce n'est pas le paradis, c'est un Berlin qui porte les stigmates de la seconde guerre mondiale et de la guerre froide. Le mur est là, omniprésent. Quand l'ange Cassel ne peut empêcher un suicide, la tristesse qu'il ressent m'a submergée. C'est un film incroyable d'humanité...
Et puis l'ange Damiel connait le désir. Le désir de sentir, toucher, être touché, aimer, être aimé... Le désir de vivre. Et son envie est communicative ! On sort de ce film en voulant croquer la vie à pleines dents (enfin, moi, en tout cas !). D'autant qu'un ancien ange, Peter Falk qui joue son propre rôle (ah mais oui, mais c'est bien sûr ! il se dévoile enfin, le bougre !) fait la promotion de la "vraie vie" à tous les anges dont il sent la présence.
Je ne trouve pas que ce film soit long : il laisse s'installer les sentiments en nous. Alors installez-vous confortablement dans votre meilleur fauteuil, éteignez les lumières et laissez la magie opérer. Ou, encore mieux, allez le voir en salle si l'occasion se présente...