Il s'agit d'un film tourné comme une fiction mais qui raconte une histoire vraie, une forme de film documentaire sous un autre format, qu'on pourrait aussi voir comme un biopic, même si le sujet n'est pas seulement une personne mais aussi et surtout le sujet qu'elle poursuit.
Le sujet semble en première analyse être celui des algues vertes, qui est un sujet important, et présenté avec brio comme d'importance dans le film, mais qui est aussi symptomatique de l'influence de certains lobbies ou syndicats (la FNSEA pour ne pas la nommer) et de l'impunité des actions d'industriels avec la complicité des politiques. Ce productivisme et la corruption des politiques sont sans aucun doute le véritable sujet du film.
Ce dernier nous montre également les difficultés inhérentes au travail d'investigation et de lancement d'alerte, en particulier quand on touche à des sujets qui incriminent des personnes ou institutions influentes. Il ne passe pas non plus à côté de l'envers de la pièce, c'est-à-dire la question de la corruption des médias : oui, le monde journalistique est aussi composé de personnes courageuses et intègres mais non, le monde journalistique n'est pas non plus dénué de paradoxes, d'ordures, de lâches ou d'inféodés.
J'ai eu la chance de profiter d'un échange avec Inès Léraud à la suite du film, ça devrait faire partie du package tellement c'était intéressant et permettait de prolonger le sujet et le centrer vers les vraies causes de ces drames, à savoir un productivisme absolutiste et sans honte.
Ce film nous évoquera le film La Syndicaliste, sorti également en cette année 2023.