On a bien compris toute l'implication de Valéria Bruni-Tedeschi (celle qui nous a tant fait rire par ses répliques hallucinées dans La Fracture) qui nous présente une adaptation libre de ses souvenirs, d'une troupe de comédiens qu'elle a connu... On reconnaît la sincérité profonde de Les Amandiers, et évidemment son voyage dans le temps légèrement rétro qui fonctionne. Mais voilà, même avec la meilleure des volontés, ce film nous a survolé à un kilomètre. On l'a trouvé plus que long, et boursouflé par ses clichés sur le monde du théâtre : ici, tout le monde est camé, forcément homo, complètement instable émotionnellement. On n'a jamais de contre-exemple pour sortir de la généralisation par défaut, ce qui aurait été assez facile à intégrer au récit (juste un personnage "classique" pour éviter les raccourcis malencontreux sur le monde des comédiens de théâtre). On a surtout retenu ce binôme de personnages principal qui est absolument insupportable (lui : on a envie de l'enfermer à l'asile pour qu'il arrête de passer ses nerfs sur sa fiancée, représentation de la fille qui trouve des excuses à son bourreau... Et elle : toujours à hurler, cheveux ébouriffés et rampant à quatre pattes pour faire comprendre son désespoir... On a vu jeux d'acteurs plus fins). Une relation toxique et gueularde sur qui on ne rêve que de jeter un baquet d'eau froide. Avec un peu plus d'eau, on aurait peut-être eu un bel Amandier.