Attention spoil !
A travers ce film formellement soigné, à la photographie en noir et blanc, Mizugachi dénonce l’hypocrisie du Japon féodal. Alors que le Japon se veut fondé sur l’honneur, ce sont l’argent, le pouvoir et le conformisme social qui régissent la société. Dans un monde où règnent hypocrisie et violence, deux êtres amoureux l’un de l’autre et interdits l’un à l’autre, vont refuser de se séparer et préférer la mort plutôt que de se plier à ce qu’on exige d’eux. Alors qu’ils sont conduits sur le lieu où ils vont être crucifiés, ils sont irradiés de bonheur. Le film s’achève sur ces paroles prononcées par des serviteurs qui sont dans la foule : « Je n’ai jamais vu Madame avec un tel air de bonheur ! Mohei aussi a le visage tout illuminé ! Dirait-on qu’ils vont au supplice ? » Ce bonheur est celui de ceux qui ont fait des choix libres plutôt que d’abandonner ce qui a du sens et de la valeur pour eux.