En 1666, une émigrante anglaise débarque dans la jeune Amérique afin d'y construire une nouvelle vie. En attendant l'arrivée de son mari, Hester se fond dans une communauté de colons protestants.
Le film de Joffé est un pénible mélodrame soumis à des procédés romanesques pesants et sans subtilité. Le non-dit, le suggéré, Joffé ne connait pas, et sa mise en scène est primaire, invariablement attachée aux effets les plus romantico-spectaculaires. De sorte que le drame qui se noue est aussi commun que prévisible.
Pourtant, le sujet et son cadre foisonnent de pistes intéressantes (le roman adapté est d'ailleurs très considéré). Outre le portrait d'Hester, femme amoureuse, mais pas de son époux, et femme de caractère, dessiné sur un mode exclusivement romanesque, les prémices de la colonisation indienne et le dogmatisme intransigeant des protestants sont deux thèmes mal traités. L'un est négligé et l'autre grossièrement appuyé.
Au final, les personnages de ce film emphatique, à l'image de son titre, se réduisent à une héroïne de roman-photos et, dans le rôle outrancier du mari, à un psychopathe plus proche du thriller contemporain que de la littérature d'aventures.