Une love-story erratique qui ne m’a pas convaincu, malgré certains atouts.

Alex vit à Paris, aux côtés de Hans. Tous les deux sont SDF et ont élu domicile sur le Pont-Neuf (alors fermé à la circulation, pour cause de rénovation). Un soir, Michèle vient perturber le train-train quotidien des deux compères, Hans ne veut pas d’elle alors qu’Alex lui, est en train de tomber sous son charme. Ensemble, ils vont vivre une histoire passionnée, au rythme des orchestres et des feux d’artifice du bicentenaire de la Révolution française que s’apprête à vivre “la ville lumière”.

Pour son troisième long-métrage, Leos Carax retrouve pour Juliette Binoche & Denis Lavant qu’il venait (tous les deux) de diriger dans Mauvais sang (1986). Ici, il est question d’une histoire d’amour entre deux marginaux malmenés par la vie, Alex, un cracheur de feu et Michèle, une artiste peintre dont la vue s’éteint petit à petit. Il en résulte une histoire d’amour à la fois excessive et contrastée.

Le début du film détonne et ne laisse pas indifférent, de par son aspect documentaire sur la vie nocturne des sans-abris. Puis, le film rejoint la fiction pour se focaliser sur ce couple qui en profite pour faire les quatre-cent coups (on appréciera le coup du somnifère, beaucoup moins celui du ski nautique qui frise le ridicule). Personnellement, je n’ai pas été happé par cette histoire d’amour contrariée, cela ne m’a pas touché et voir Denis Lavant faire des cabrioles sur le Pont-Neuf à travers une mise en scène lénifiante (exceptée la séquence pétaradante des feux d’artifice), très franchement, pas de quoi s’extasier.

Pour être franc, j’ai vu ce film uniquement pour sa reconstitution grandeur nature du Pont-Neuf, c’est la seule et unique raison. Après avoir découvert les documentaires Le Pont-Neuf des amants (1991) de Laurent Canches et Enquête sur un film au-dessus de tout soupçon (1991) d’Olivier Guiton, où l’on découvrait les coulisses du tournage de ce film pharaonique (dépassement du budget par quatre, 5 producteurs qui se sont succédé, 3 ans de tournage et 8,5 hectares de décor pour reconstituer le pont, la Samaritaine et tous les immeubles aux alentours). L’histoire autour de ce film, aussi bien sur la production que sur la réalisation est tellement ahurissante que ça m’a donné envie de jouer les prolongations en découvrant le film de Leos Carax, mais finalement, cette love-story trop romancée ne m’aura pas convaincu, malgré d’impressionnants décors et d’excellents acteurs.

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le 29 févr. 2024

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