Leos Carax se résumait dans ma tête à Holly Motors, le film encensé par la critique que je trouvait juste profondément ennuyeux et vide de sens commun, vu qu'il se regardait le nombril en parlant de cinéma. Chouette. Puis je me suis décidé à regarder LE film du bonhomme, celui que tout le monde acclame comme un film époustouflant.
Bon, il est pas époustouflant, mais il possède une beauté poétique infiniment touchante, on ne reste pas indifférent à cette histoire d'amour pas comme les autres. Nous somme donc à Paris, un homme visiblement sans domicile fixe se ballade dans la rue, ou plutôt au milieu de la rue. Il s'effondre au sol, il s'est clairement bituré la gueule. Une voiture lui roule dessus, une autre SDF est témoin de la scène, ils sont récupérés par le bus de ramassage des sans-abris pour les conduire au foyer d’hébergement. C'est le début d'une rencontre et d'un amour transcris à l'écran comme rarement on l'a vu. Entre scène dansantes sur fond de feux d'artifices du 14 juillet, séquence de poursuite dans le métro, de meurtres commis par passion, on comprend que les deux protagonistes sont torturés mentalement, chacun à sa tare et c'est ce qui rend leur amour complétement borderline.
C'est un film qui envoie du lourd, qui enchaine des plans qui marquent, qui se permet de dynamiter le train-train des films de romance français (je parle des sempiternelles comédies romantiques). C'est marquant, touchant, enivrant, Juliette Binoche et Denis Lavant sont magnifiques, ils crèvent l'écran tout les deux. C'est beau, tout simplement.