Les Amants passagers par Heavenly
En comparaison avec ses précédents films, des drames denses et passionnés, que j'ai adorés pour la plupart (Tout sur ma mère, Parle avec elle, Volver, Etreintes brisées), le nouveau film de Pedro Almodovar effectue un virage à 180°.
Il lorgnerait davantage vers les comédies qui ont fait son succès au début de sa carrière et que je ne connais pas...
Bien qu'il change de ton, Les amants passagers a cependant cette atmosphère particulière de l'ex chef de file de la Movida : sexe, homosexualité, désir et drogue, des sujets récurrents dans le ciné de Pedro, sont au cœur du film et l'ambiance colorée nous rappelle également bien l'esthétique du réalisateur.
Les amants passagers est une farce queer légère et extrêmement drôle dans laquelle une galerie de personnages hauts en couleur, dont on retiendra surtout l'inénarrable trio de stewards, est coincé dans un avion privé de train d'atterrissage et en attente d'une piste pour se poser en urgence... En attendant, l'équipage se livre à la confession, à une débauche d'alcool et de sexe pour tuer le temps.
Dommage que le film perde un peu de son tempo dès qu'il sort de l'avion, l'histoire de Ricardo tombe un peu comme un cheveu dans la soupe...
Dommage car quand il se contente d'être lubrique, baroque et enflammé, ce film nous fait passer un excellent moment en compagnie d'un casting de choix. On y parle de sexe avec liberté, c'est cru sans être vulgaire, c'est enlevé et jouissif... et bien qu'il ne laissera pas une trace indélébile comme ses films précédemment cités, Ces amants-là sont salutaires pour le bon moment qu'ils nous offrent.