Turbulences à 30 000 pieds.
Comme beaucoup d'artistes ayant bâti leur carrière sur l'exubérance et la provocation, Pedro Almodovar a mit de l'eau dans son vin passées les années 90 (à partir de "Tout sur ma mère", en fait), brossant le grand public et la critique dans le sens du poil. Puis, il y a quelques années, le cinéaste tentait un retour à un cinéma plus troublant avec le semi-réussi "La piel que habito". Aujourd'hui, "Les amants passagers" tentent visiblement de renouer avec la fibre sexuellement provocante du monsieur.
Sauf que non, l'aspect salace vendu par la bande-annonce ne reflétant finalement qu'une courte séquence. Pour le reste, Almodovar livre une fantaisie inoffensive et colorée, au charme certain qui vaut avant tout pour sa bonne humeur communicative et pour l'entrain de ses interprètes, mention particulière au trio de folles.
Formellement endormi, "Les amants passagers" ne signe pas encore le retour du grand Almodovar aux affaires mais divertit efficacement son audience le temps de sa courte durée malgré un scénario prétexte qui patine sérieusement. Il serait cependant dommage de bouder son plaisir, ne serait-ce pour la choré sur "I'm so excited".