Avec Les Amants Passagers, Almodovar s’autorise une petite pause bienvenue après l’exigeant La Piel que Habito. Le film est léger, certes futile, mais d’une fraîcheur bienvenue.
Avec cette comédie, Almodovar fait preuve d’humilité (un film simple, sans prétention) et prouve qu’il est aussi à l’aise avec un scénario léger comme une bulle de savon, que sur des films à l’atmosphère plus pesante. Alors que d’autres réalisateurs s’enferrent dans une posture d’auteur rigide et nous assènent de films prétentieux dès le premier succès critique atteint, Almodovar se permet un petit film frivole en guise de ponctuation d’une filmographie originale et sans faute.
Les Amants Passagers est drôle et bien construit. Burlesque, loufoque, déjanté, potache, le film navigue tranquillement entre blagues ados, apothéose trash et film choral. Tout en restant auprès de ses personnages dans l’avion pendant 1h30, le metteur en scène entremêle différentes histoires individuelles par touches successives, chaque personnage se dévoilant peu à peu.
Il n’y a pas à dire, on est bien dans du Almodovar : on retrouve avec plaisir un casting familier (et parfait), les plans sont simples mais rigoureux, le comique de situation est maîtrisé de bout en bout et le tout baigne dans une atmosphère électrique totalement survoltée, menée par des personnages névrosés représentant, chacun à sa manière, l’une des facettes de notre société.
Évidemment Les Amants Passagers n’est, en aucun cas, comparable aux premiers films d’Almodovar, et ceux qui s’attendaient à renouer avec le style seront déçus. C’est très différent, c’est drôle, c’est frais, sans prise de tête, un petit moment de divertissement bien senti.
- See more at: http://www.eyeswide.fr/critique-du-film-les-amants-passagers/#sthash.erjTMYAB.dpuf