On retrouve certes, dans ce film du réalisateur britannique, le thème de l'amour impossible ou contrarié, mais alors que c'était un véritable feu d'artifice dans Brève rencontre ou la flamboyante Fille de Ryan, on assiste là à une histoire assez convenue, où tout le talent de Trevor Howard ne convainc pas et où la passion décrite ne nous transporte pas, le jeu de Ann Todd, inexpressive, se révélant assez fade, cruellement dénué d'inspiration.
Une femme amoureuse qui se sent coupable de l'être et qui choisit la sécurité affective et matérielle auprès d'un homme plus âgé qu'elle, tout en sachant pertinemment qu'elle sera malheureuse.
Le hasard la remet en présence, neuf ans plus tard, de son premier et seul amour, mais elle a laissé passer sa chance : il s'est marié et vit heureux en famille, pour lui, elle n'est plus que le souvenir d'un rêve qu'il va se révéler vain de faire revivre à tout prix.
La vie suit son cours : on ne revient pas sur son passé, et l'épouse, tentée l'espace d'un instant par la folie amoureuse, reprend, là où elle l'avait laissée, son existence raisonnable, confortable et facile mais sans passion.
Un film mineur revu cet été, que j'ai trouvé assez décevant dans l'oeuvre du grand cinéaste.