Film en apparence simplissime, mû par un appétit pour le cinéma direct, "Les Amours d'une Blonde" porta immédiatement Milos Forman à la tête du "jeune cinéma", premier mouvement post-nouvelle vague : un cinéma vif, brouillant les frontières entre fiction et documentaire, avec un casting composé de professionnels et d'amis du réalisateur, passant ses séquences écrites à l'épreuve de l'improvisation... Mais "les Amours d'une Blonde" est surtout un appel de liberté, de sens et de révolte que le communisme avait de plus en plus de mal à endiguer, une sorte de bras d'honneur aux autorités : au delà de la situation particulière de la Tchécoslovaquie, c'est aussi la révolte universelle, vécue comme une grande aventure sentimentale, le fol espoir de la jeunesse contre l'ennui et la mélancolie d'une vie grise. [Critique écrite en 1992]