Dans une usine où travaillent 2000 jeunes femmes, il faut dire qu'elles n'ont que peu de choses à faire en-dehors. Pour pallier à cet ennui, le directeur décide de faire appel à un orchestre, et de faire appel à des militaires, afin que les filles puissent passer une bonne soirée en charmante compagnie. Peine perdue, les militaires sont tous bien trop âgés, et on suit en particulier l'une de ces employées, Andula, qui va être séduite par le pianiste de l'orchestre.
Le film de Milos Forman (son deuxième) est sans nul doute un portrait acerbe de la jeunesse tchèque de l'époque, alors sous le joug du communisme. Il y a ce plan saisissant où on voit toutes ces femmes travailler à la chaine, et où elles partent ensuite dormir au dortoir de leur travail. Puis, la scène assez amusante où, à la soirée, elles se mettent à danser sur du twist, et que les militaires restent eux assis sur leurs chaises, et c'est l'inverse quand ils entendent des chansons du cru. Je manque sans doute de clés sur le régime tchèque de l'époque, mais j'ai trouvé par moment assez sinistre, pour tout dire.
Alors, je me suis raccroché à ce que le titre annonce, à savoir cette Andula qui craque pour ce pianiste, peut-être pas par amour, mais aussi pour qu'elle sorte de ce bourbier professionnel. Il s'ensuit une nuit d'amour là aussi d'une grande tristesse, avec quelques pointes d'humour comme le store qui n'arrive pas à se baisser, obligeant le jeune tout nu à le faire, et un très beau plan au-dessus du couple, toujours nus, où la tête du monsieur couvre le pubis de la demoiselle, qui cache sa poitrine.
Je ne peux pas nier que c'est bien réalisé, malgré ce noir et blanc charbonneux, que l'actrice qui joue Andula est d'une grande beauté, mais c'est d'une si grande tristesse, sur les illusions de l'amour, que ça plombe presque le moral.