Les Amours imaginaires par Qüentito
Un film très sensible, très jeune, et plutôt maladroit. Deux amis, Francis et Marie se disputent la conquête d'un éphèbe ambigü (Nicolas). Ils partagent les mêmes sorties, les mêmes soirées, etc. Sans que ni l'un ni l'autre n'arrive à "arracher" l'identité sexuelle du garçon désiré. Cette quête absolue (au dessus des anciennes amitiés) n'aboutit que sur un "flop" : le garçon s'en va, sans aucun sentiment ni sans lâcher son secret.
Je retiens en particulier les scènes sensuelles tintées de couleurs vives sur une suite pour violoncelle de Bach, ainsi que les ralentis idéalisants et presque guerriers (et toujours sensuels) des personnages sur "Bang bang" de Dalida. Et puis la soirée avec des flashs sur chacun des personnages.
D'une manière générale, dans ce film, tout se porte sur l'apparence, depuis l'image corporelle sexuée, jusqu'au "déguisement", l'habit de soi (ici magnifié, volontairement ou non). Les vêtements des adolescents dans la forêt (2 scènes) ne sont pas réalistes pour une scène réelle, mais plutôt pour un catalogue de Pull & Bear... Ici, les vêtements sont les armes de la guerre de la séduction. Leur manipulation stratégique sert à faire tomber l'ennemi en créant une apparence, un reflet d'identité partielle (en constituant une atmosphère ou un souvenir, par leur justesse, par leur odeur), et à camoufler une autre partie de son identité : l'arme ultime, inépuisable de l'intention (hétérosexuelle, homosexuelle, ou néante).