Il a 21 ans et c'est son deuxième film : doué ce jeune réalisateur, même si ce long métrage fait un peu figure de cinéma expérimental.
Maladroit parfois mais tout de même si inspiré, car finalement quel plus beau thème que l'amour et la séduction ?
Alors, pourquoi Les Amours Imaginaires ?
"L'important c'est d'être en amour avec l'amour", voilà ce que dit Marie, elle qui a tant envie d'aimer et qui derrière son chignon 1960 , sa faconde et ses tenues flashy cache un profond romantisme.
Nicolas éphèbe blond et bouclé, en plus d'être beau se révèle mystérieux et insaisissable, il attire aussi la convoitise de Francis et devient celui que l'on se dispute âprement, que l'on désire avec ardeur, que l'on aime passionnément, objet des fantasmes les plus fous, alors que le bel ange, mine de rien, se réfugie dans une insouciance autoprotectrice et une ambiguïté qui interpelle et fascine.
A ce jeu de la séduction les deux amoureux comptent les points, chaque instant passé avec leur idole les éloignant irrémédiablement l'un de l'autre, l'amour égratignant dangereusement une amitié construite au fil du temps.
Un sens cinématographique indéniable, des éclairages travaillés et une bande son qui mélange avec bonheur vieux et nouveaux tubes, quant à l'interprétation elle est surprenante : Monia Chokri en particulier qui avec son visage presque ingrat, tour à tour laid ou beau fait penser aux actrices d'Almodovar : un peu excessive et complètement atypique.
Bref, un film loin d'être inintéressant malgré ses lourdeurs ses maladresses et son narcissisme, pour peu que ces amours imaginaires soient aussi un peu les nôtres.