Raté en bleu.
Comment autant de bons ingrédients peuvent-ils se combiner pour faire un si mauvais film ? C'est la question que l'on se pose à la vision du dernier film d'Elie Wajeman. Le sujet est pourtant...
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le 12 nov. 2015
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Une initiative audacieuse et louable, que de consacrer un film en 2015 aux anarchistes de la fin du XIXème siècle. Hélas, si le deuxième long-métrage d'Elie Wajeman rappelle quelques réalités toujours bonne à entendre, "Les anarchistes" ne transpire pas l'authenticité, et la démarche apparaît artificielle à plusieurs égards.
Artificielle l'idée de mise en scène qui consiste à interviewer séparément chacun des protagonistes, à la façon du confessionnal d'une télé-réalité : l'intention est probablement bonne (dissocier divers points de vue au sein d'un collectif unique?), mais le rendu n'est guère convaincant.
Artificielle la bluette archi-prévisible entre le beau flic ténébreux (Tahar Rahim), chargé d'infiltrer la petite troupe anarchiste, avec la sauvage et insolente muse du chef de bande (Adèle Exarchopoulos).
Carton plein pour Rahim, qui après avoir levé Léa Seydoux dans "Grand central", récidive avec la deuxième actrice hype du cinéma français contemporain ; qui elles-deux ont justement consommé leur union dans "La vie d'Adèle" : la boucle est ainsi bouclée.
Artificielles les conversations entre le policier et son supérieur hiérarchique (Cédric Kahn), qui commence par l'arroser de billets avant de lui tendre un piège grossier, sans qu'on saisisse très bien les tenants et les aboutissants d'un tel comportement.
"Les anarchistes" n'est pas non plus une œuvre abominablement ratée, mais le manque de crédibilité de certaines situations et le scénario bancal prennent le pas sur les qualités du film, qui existent pourtant. Ainsi, la distribution rassemble une poignée de comédiens français prometteurs, qui signent pour certains des prestations inégales, mais loin d'être honteuses : Swann Arlaud, Guillaume Gouix, Karim Leklou et Sarah Le Picard composent des seconds rôles plutôt convaincants.
On pourra aussi retenir quelques séquences pertinentes (l'atmosphère assourdissante de la clouterie, le débat d'idées entre partisans de la négociation et ceux de l'action violente), une mise en forme assez plaisante (malgré un abus de filtres bleus) et un soin particulier apporté aux costumes (on sent que le minimalisme de la reconstitution d'époque est lié à un budget serré).
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films avec Tahar Rahim, Les meilleurs films avec Guillaume Gouix et Les meilleurs films avec Adèle Exarchopoulos
Créée
le 6 août 2016
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