L'idée de base du film est louable. Mais l'exécution est tellement maladroite. Il y'avait une histoire à raconter, une vraie et pas juste une suite de séquences où on appuie avec la finesse d'un pachyderme sur l'aspect militant du film.
Le message est clair dès le début pas besoin d'insister en tapant du coude dans les côtes du spectateur.
Mais ce qui pose vraiment le plus de problème c'est la mise en scène et le montage. Bordel que ça tremble, ça n'arrête pas. En 2021 j'aimerai que les nations s'accordent à signer une charte qui interdit l'usage aussi abusif de la caméra "qui tremble". Ça bouge quasiment tout le temps (je suis même sûr que le réal à demandé au monteur d'ajouter sur des plans caméra épaule l'effet shaky cam de Premiere) et ça nuit à la lisibilité de l'action dans beaucoup de passage, ce qui fout en l'air toute implication émotionnelle. Reste une scène de cache-cache qui tire son épingle du jeu et qui laisse entrevoir quel grand film cela aurait pu être. Beaucoup trop de gros plans aussi ce qui, conjugué à la Parkinson Cam, est indigeste. Beaucoup trop de flous aussi (pour cacher le manque de moyen face aux ambitions du réal) mais surtout des fondus au noir. Vous allez en bouffer à ne plus en pouvoir... C'est n'importe quoi ! Le fondu au noir est une ponctuation de la grammaire cinématographique qui permet une respiration de la mise en scène. Si je devais traduire l'effet ressenti par le montage du film en une phrase, ça donnerai cela ===> IL. S'AVANCE. DANS. LES. BOIS. POURCHASSÉ. PAR. UN. CERF. AVEC. UN. FUSIL.
C'est chiant à lire, non ? Eh bien dans le film ces incessants fondus au noir sont rébarbatifs et surtout glissés sans aucune cohérence avec ce qui précède, balancés entre le fromage et le dessert sans que l'on sache pourquoi.
La durée d'une heure pour ce type de narration est pesante mais j'ai quand même eu quelques bon moments devant certains passages (la scène de cache-cache dont je parlais plus haut) car même si c'est laborieux de se taper l'heure du métrage, il y'a quand même de bonnes idées mais qui ne dépasse pas le stade de l'embryon.
Et surtout dans le film "Les Animaux" sont tous pourris (même le chien qui sauve l'humain au début ne le fait pas par charité). Il manque un contre-point, un point de vue opposé car en l'état, le message du réalisateur c'est que TOUS les humains sont pourris! y'a pas de nuances, nous sommes tous dans le même panier. Et aussi à noter quelques incohérences comme les humains qui portent des vêtements, les animaux qui s'expriment avec leurs cris alors que les humains on ne les entend quasiment pas (les faire parler en traduisant les inquiétudes ressenties par de vrais animaux aurait pu être un plus, mais encore faut-il vraiment pouvoir retranscrire avec justesse les émotions des animaux). Ce qui montre que le réalisateur nous balance son message n'importe comment.
Le casting n'est pas foncièrement mauvais car on leur demande de jouer des animaux apeurés donc festival de soupe à la grimace. Et je reviens encore à la scène de cache-cache mais l'actrice de cette séquence est celle qui tire le mieux son épingle du jeu de tout le film.
Je reste donc sur ma faim car la bande-annonce promettait beaucoup et je m'étais imaginé un autre film. Que je vais continuer de rejouer dans ma tête tant il est plus cohérent et contient un message beaucoup plus subtile. Malgré sa pléthore de défaut ma déception reste minime. C'est un premier film ambitieux où le réal se prend les pieds dans le tapis. Mais rien de bien dramatique. Il y'a tellement pire comme films. Du coup je mets la moyenne avec des encouragements à améliorer la subtilité du sujet traité, ses effets de mise en scène et de montage
ET. SURTOUT. METTRE. MOINS. DE. PUTAINS. DE. FONDUS. AU. NOIR.