Bon. Je me recogne tous les Harry Potter régulièrement, je l'admets.
J'ai voulu, impatient, me tenter l'enfant maudit en anglais, mais me suis avoué très vite vaincu par l'abrupte distanciation de la didascalie en vo.
Je vous jure, j'étais même à deux doigts d'aller visiter les décors du film lors d'un récent passage à London.
Alors évidemment, Bibi a fait la queue comme tout le monde, avec ses pop corn, son air con et sa vue basse, et s'est glissé dans le Gaumont le plus proche pour bouffer du dragonneau...
Je ressors surpris et déçu.
Surpris parce qu'il y a là des thèmes forts et plutôt matures comme l'intégrisme religieux, la segregation et le racisme, et des personnages secondaires plutôt authentiques,riches, fouillés, tantôt graves tantôt franchement marrants. Ils en deviennent d'autant plus attachants, ou pour le moins nourrissent une histoire qui, ma foi, tient à priori plutôt la route... On devine toute l'aura inquiétante que cette aventure pourrait avoir. Quels récifs sombres et aiguisés, très proches du cinéma d'horreur auraient pu être abordés par un réal moins consensuel.
Car la déception vient bien du traitement indigeste du scénario, étiré, étalé sur une tartine de deux heures et demie. Trop explicatif. Scènes d'exposition interminables. Et final à tiroirs qui tue le climax.
Danish Girl n'a pas la perruque heureuse non plus pour ce coup là. A force de jouer le solitaire juvénile et ethéré, à l'air absent voire stupide, on se me vite à regretter le vide et la transparence d'un personnage censé être le héros de l'histoire. Norbert Dragonneau est certes un solitaire, un incompris, mais surjoué ca nous donne un genre de Forest Gump sous xanax. C'est là un point très faible du film. (Mais en même temps je ne suis pas surpris, il surjoue tout aussi pitoyablement les méchants dans "Jupiter ascending").
Bref, un beau gâchis si vous voulez mon avis.
Tiens, j'ai l'enfant maudit sous la main. VF. Je fonce.
En attendant le film.