Je ne remercierai jamais assez J. K. Rowling pour ce prodige : tous mes enfants ont appris à aimer lire dans Harry Potter. Durant des années, ils se sont, au sens littéral, battus pour ses livres, qui passaient de chambre en chambre, de lit en lit, à tel point que nous possédons plusieurs tomes en double exemplaire. Ils connaissent le moindre des personnages secondaires, leurs pouvoirs et sorts préférés. J’ai assisté à d’innombrables et improbables joutes oratoires les opposant, tels de vieux sorbonnards dissertant des mérites respectifs des dieux grecs et romains. Jamais, un auteur n’aura eu une telle influence, de son vivant, sur l’imaginaire d’une (jeune) génération.


Hier soir, nous avons vu (pour ma part) et revus (pour les fans) Les animaux fantastiques. Un film sympatoche. David Yates déroule, avec aisance, les trois histoires habilement imbriquées par madame Rowling.
• Deux douces romances entre quatre attachants prototypes d’inadaptés à la vie sociale. Norbert Dragonneau (Eddie Redmayne) le magizoologiste passionné, introverti et distrait ; Tina Goldstein (Katherine Waterston) la discrète auror (policière mage) sanctionnée pour avoir outrepassé ses devoirs ; sa flamboyante sœur, l’intimidante et legilimens (une forme de télépathie) Queenie Goldstein (Alison Sudol) et Jacob Kowalski (Dan Fogler), un brave ahuri d’apprenti boulanger no-mage (moldu).
• Une longue séquence de “catch them up“, chasse aux animaux féériques échappés de la valise de l’imprudent Dragonneau.
• La dernière ligne mélodique est plus sombre. Yates pose les fondations de sa future pentalogie : le conflit, encore larvé, entre les mages désireux de rester dans l’ombre et les bellicistes menés par Gellert Grindelwald. S’appuyant sur la menace d’une secte d’illuminés, Les fidèles de Salem, bien décidée à traquer et brûler les sorcières comme au bon vieux XVIIe siècle, le mage noir entend imposer sa poigne sur l’ensemble de l’humanité, pour le bien de tous. L’histoire évoque un lointain prequel du monde tourmenté de nos chers X-men.


Le succès du film (814 M de dollars eu box-office) autorise le lancement de la série. A suivre donc.

Step de Boisse

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