Au cinéma, David Yates et JK Rowling, c’est pour la vie. C’est du moins ce que semble dire la filmographie du bonhomme puisqu’il n’a fait pour ainsi dire que du Potter & co. depuis 2007 (exception faite pour Tarzan). J’étais volontairement passé à côté des Animaux Fantastiques au moment de la sortie, me disant que ce devait être un dilué de Potter et rien de plus. Erreur.
Nous sommes bien avant les évènements racontés dans la saga HP. Les moldus et les sorciers cohabitent mais c’est tendu de la baguette, les uns se cachant des autres qui en ont peur. On suit Norbert, chercheur d’animaux magiques en voie de disparition. Celui-ci arrive à New York où se produisent des évènements très inquiétant qui mettraient en cause le terrible sorcier Grindelwald, un magicien sombre qui souhaite la confrontation avec les moldus.
Toute ressemblance avec les X-Men ne pourrait être que fortuite, hein ? L’histoire qui nous est contée n’est cette fois pas adaptée des romans de Rowling mais une histoire originale qu’elle écrit pour cette nouvelle saga. Oui et donc, l’intrigue globale de cette saga rappelle quand même la confrontation entre les mutants et les non-mutants dans la saga de Marvel. Le méchant étant un ersatz de fasciste persuadé de la supériorité de sa race. Ceci étant dit, l’intrigue à l’échelle des personnages est nettement plus intéressante. On suit l’arbre généalogique des protagonistes de la saga originale et quelques nouveaux personnages, à l’image de ce Norbert, délicieux tête en l’air, british jusqu’au bout de ses cheveux roux. Comme souvent dans ce genre de projet, le film traîne un peu à démarrer, le temps d’installer les personnages, l’intrigue à tiroirs et le décor. Mais c’est aussi un temps de délectation que cette découverte d’un univers parallèle avec toutes ses surprises. On aimera à ce titre le fabuleux bestiaire créé pour l’occasion. Darwin en aurait rêvé. L’humour fonctionne très bien et on s’attache vite aux personnages, très bien caractérisés. A la mise en scène, c’est une certaine sobriété qui règne malgré la magie et donc les CGI. La lumière, plutôt grise, sied bien à l’ambiance urbaine et à l’aube de gros soucis que le récit suggère. L’interprétation est quant à elle le vrai point fort du film, en particulier Eddie Redmayne, toujours (toujours) aussi excellent. Il donne une vie et un caractère propre à son personnage. Il est épatant de bout en bout, de sa démarche à son accent en passant par ce regard si particulier.
Au final, une bien belle surprise que ce Potter bis. Si on voit venir le filon et si on accepte son exploitation (jusqu’à quand?), c’est un chouette moment qui nous attend. Surtout que la suite s’annonce de qualité également. En bref, à voir pour qui aime le genre et l’univers.