Harry Potter, c'est sans doute l'une des sagas les plus populaires auprès des spectateurs avec Le Seigneur des anneaux et Star Wars, donc autant dire qu'à l'annonce de la mise en chantier d'un spin-off se concentrant sur les créatures fantastiques du monde des sorciers inventé par J.K Rowling et donc se basant sur le simple livre-dictionnaire Les Animaux fantastiques, tout le monde n'était pas rassuré à ce qu'on touche à cette franchise cinématographique ! J'étais parti au cinéma sans savoir à quoi m'attendre, j'en suis ressorti avec un avis assez défini. Bon, je l'annonce dés maintenant, il y aura (vraiment) beaucoup de comparaisons avec les films Harry Potter dans cette critique !
Attention, cette critique comporte des spoilers
C'est en 2001 à l'âge de quatre ans que j'ai découvert Harry Potter, avec le tout premier opus réalisé par Chris Columbus ; j'ai tout de suite été émerveillé par l'univers ! Je découvrais le monde des sorciers en même temps que le personnage principal, avec le Poudlard Express, l'école des sorciers, les gobelins, les fantômes, le Quidditch, les portraits vivants et les animaux fantastiques... c'était plus qu'un univers développé et fidèle au roman, c'était quelque chose de véritablement magique ! J'ai été littéralement charmé par ce premier opus et tout les suites qui ont suivies. Quinze ans plus tard, en 2016 est sorti Les Animaux fantastiques, l'univers de J.K Rowling au cinéma s'est étendu en se concentrant sur les créatures du monde des sorciers et sur la vie de ces sorciers aux Etats-Unis. L'effet de charme dont je parlais pour le premier volet d'Harry Potter est certes beaucoup moins fort pour Les Animaux fantastiques mais est tout de même présent. On redécouvre différemment certaines bases instaurées par les précédents films ; le fait que l'action se passe dans un autre pays que la Grande Bretagne est assez intéressant puisque beaucoup de choses son sujettes à comparaison telles que les rapports plus difficiles entretenus entre les Non-Majs et les sorciers que ceux entretenus entre ces derniers et les moldues, les lois instaurées par les Ministères de la magie avec par exemple les réglementations sur les créatures magiques ou la peine de mort des sorciers en Amérique -qui fait entre autre un parallèle avec la réelle existence de cette sentence aux Etats-Unis- et la Prison d'Azkaban pour la Grande Bretagne. L'univers a également et principalement été approfondi avec comme l'indique le titre du long-métrage les animaux fantastiques : à l'instar de l'hippogriffe dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, on découvre des créatures époustouflantes comme l'oiseau-tonnerre. On retrouve aussi comme avec Dobby (bon, je ne vois pas les elfes de maison comme des animaux) dans Harry Potter et la Chambre des Secrets et Les Reliques de la Mort, Partie 1 des créatures attachantes comme le Botruc. Il y a aussi comme les détraqueurs des entités plus sombres telles que les Obscurus.
Faire un scénario centré sur les animaux fantastiques, même si ce script était écrit par l'auteur des romans Harry Potter, ça faisait un peu peur ; d'autant plus que le livre Les Animaux fantastiques est une sorte de dictionnaire ! Et pourtant ces créatures ont bien été placées dans l'histoire et le scénario ne se concentre pas uniquement sur elles, sinon ça aurait été sans intérêt. Elles ont été intégrées de telle sorte qu'elles ont une place prépondérante et cohérente face aux enjeux du film. Ces enjeux sont semblables à ceux de la saga Harry Potter : le fait de ne pas révéler l’existence du monde de sorciers aux Non-Maj, la lutte contre les forces du mal et plus particulièrement contre le terrorisme de Gellert Grindelwald. Cette l'intrigue sur Grindelwald fait des Animaux fantastiques un long-métrage mi-spin-off mi-prequel puisqu'elle s'inscrit dans la continuité d'un arc narratif qui n'a malheureusement pas pu être suffisamment développée dans les films Harry Potter -plus particulièrement dans Les Reliques de la Mort, Partie 1- car trop secondaire. Il y a quand même des défauts à relever, le film manque de suspens et concernant les enjeux, même si comme je l'ai dit c'est comparable à Harry Potter, il y a un manque d'ambition dans leur traitement / développement. Je suis très curieux de découvrir la suite, de voir comment va se développer le récit sur Gellert Grindelwald, de voir aussi l'introduction d'Albus Dumbledore et la suite des aventures de Norbert Dragonneau et de savoir quel rôle vont avoir les créatures fantastiques dans l'histoire.
Même si j'ai toujours des réserves sur la qualité du jeu d'acteur d'Eddie Redmayne, je trouve qu'il convient totalement au rôle de Norbert Dragonneau, pareil pour Katherine Waterston qui incarne Tina Goldstein. Dan Fogler est aussi drôle que Jacob Kowalski, son personnage et Alison Sudol était aussi un bon choix pour Queenie Goldstein, notamment pour son petit côté glamour. Ezra Miller est vraiment très convainquant dans le rôle de Croyance Bellebosse, j'avais jamais remarqué à quel point ce jeune acteur pouvait être bon. Colin Farrell est sans aucune surprise lui aussi super dans la peau de l’antagoniste principal. Samantha Morton donne quant à elle un petit côté flippant à son personnage déjà assez malsain. On retrouve aussi Jon Voight, Carmen Ejogo, Ron Perlman et Johnny Depp qui ont des rôles bien plus secondaires certes, mais j'avais envie de souligner la richesse du casting.
Donc côté acteurs ça va mais côté personnages je suis plus mitigé. Norbert Dragonneau qui est quand même le personnage principal est très fade et ce n'est pas à cause de l'acteur qui l'incarne, c'est parce qu'il est carrément sous développé ! Le seul passage du film qui s’intéresse vraiment à Nobert, c'est une brève référence à Leta Lestrange. Tina est un peu plus approfondie du coup elle est plus attachante mais elle aurait méritée de l'être d'avantage et c'est dommage parce que personnellement je l'ai bien aimé mais j'aurais pu l'aimer d'avantage ; de plus Katherine Wasterston est une superbe actrice, elle l'a démontrée récemment dans Alien : Covenant. Les trois personnages qui réussissent vraiment à donner des émotions sont Jacob, Queenie et Croyance... ça ne sont pas les bonnes performances de leurs interprètes qui ont fait la différence puisque tout les acteurs sont bons dans ce film, c'est la façon dont leurs protagonistes ont été écrits. Le côté sympathique mais lunaire (pas au point de Luna Lovegood quand même), un peu décalé et séducteur de Queenie nous donne une sorcière véritablement adorable. Comme je l'ai dit, Jacob est très marrant et sympa et rien qu'avec ça, il est le premier personnage non sorcier de l'univers Harry Potter à voler la vedette aux protagonistes principaux. Enfin on arrive tellement à ressentir le mal-être de Croyance -grâce à la performance dErza Miller-, sa colère, sa tristesse -grâce à l'écriture du personnage-, qu'on ne peut que s'attacher à lui, même si c'est au final un anti-héro qui permet de donner un peu de noirceur à l'histoire du film. Concernant Grindelwald, je pense que tout le monde à envie d'en voir et d'en savoir d'avantage sur ce sorcier emblématique.
Niveau effets-spéciaux, c'est dans la continuité des derniers films Harry Potter (même si je préfère Les Reliques de la Mort - Partie 2 et Le Prince de Sang-Mêlé sur ce point là), c'est à dire que c'est très bon ! L'Obscurus est particulièrement bien fait. Les décors sont en cohérence avec l'époque du long-métrage, je suppose que pour ceux qui sont extérieurs, c'est bourré de CGI qui viennent remplacer un fond vert mais peu importe, c'est très réaliste. Et pour ce qui est de la direction artistique intérieure, elle est très belle. Ça faisait des lustres que la saga basée sur l'œuvre de J.K Rowling devait recevoir un Oscar, un peu dommage que ça ne ce soit réalisé qu'en 2017 mais au moins ce spin-off a totalement mérité la statuette pour meilleurs costumes car ces derniers sont sublimes. Bon travail également en ce qui concerne les coiffures des acteurs. Côté bande originale, John Williams, Patrick Doyle, Nicholas Hooper et Alexandre Desplat ont vraiment fait un travail remarquable pour les films Harry Potter ; mais même si je préfère les musiques des films Harry Potter, James Newton Howard s'en est très bien sorti avec Les Animaux fantastiques, il a pris le risque de ne presque pas reprendre les thèmes musicaux de ses prédécesseurs et au final la bande originale est bonne.
En conclusion on peut dire que ce spin-off est une réussite ! Quand un auteur scénarise l'adaptation de son propre livre, forcément ça a plus de chance d'être réussi ! Il faut garder J.K Rowling pour la suite mais pour des raisons de style, c'est un peu dommage de reprendre David Yates à la réalisation ; de plus ce qui faisait la richesse des Harry Potter, c'était notamment les changements de réalisateurs, revoir Yates une sixième fois à la réalisation, ça devient lassant, ce n'est pas un grand metteur en scène. En tout cas, Les Animaux fantastiques, même si c'est en dessous d'Harry Potter -et encore, ça dépend avec quel opus on le compare-, ne souffre aucunement des comparaisons avec la franchise d'origine puisque c'est une réussite tant au niveau de sa qualité que pour ses chiffres au box-office mondial. Il y a un défaut que je n'ai pas réussi à placer dans mes sous-parties, c'est le rythme parfois un trop lent qui gâche certaines scènes qui aurait pu être grandioses. Mais je le redis, ce film est réussi, un bon début pour cette nouvelle saga.