Il m'arrive de perdre totalement de subjectivité face à une saga qui a tant comptée pour moi.
Mais aujourd'hui, il est de mon devoir aussi d'être objective. Analyse garantie sans spoiler !
Bien que l'arrivée de cette franchise fut pour moi assez déstabilisante, de peur de capitaliser simplement sur la marque "Harry Potter", je me suis laissée séduire par ce nouvel univers.
J'ai donc profité de l'avant -première pour me plonger à nouveau dans la magie.
J'avais hâte de retrouver ces personnages attachants, et de découvrir enfin sous mes yeux une partie du passé de Dumbledore qui fait longtemps débat au sein des PotterHead depuis les révélations du 7ème livre notamment sur ses liens avec ce fameux sorcier Grindelwald.
Et donc ? Comment j'ai vécu ce visionnage ?
Alors..
Ma note changera peut-être par la suite.. mais je constate que je suis très partagée sur ce film...
A la fois il m'a procuré une immense joie, m'a offert un divertissement à la hauteur, en respectant l'univers de la saga et d'un autre... je ne peux m'empêcher de me questionner sur beaucoup de partis pris scénaristiques. Car à force de vouloir caresser le fan dans le sens du poil, on se trouve à enchaîner du fan-service au détriment d'un scénario très peu inspiré.
Tout d'abord, la réalisation est toujours aussi impeccable : on est éblouis par les trouvailles visuelles en voyant évoluer le monde des sorciers parisiens (bien qu'assez vide par moment... j'ai l'impression qu'on a tourné plus en studios que vraiment en extérieur ce qui gâche pas mal la magie mais bon..), on a un petit saut au cœur en revoyant Poudlard, entendre encore la BO originelle de la saga reprise sur différents accords est toujours un régal.
Les scènes avec les nouveaux animaux fantastiques sont riches d'inventivité tout en s'inspirant du folklore culturel de l’imaginaire bestiaire et on prend plaisir à chercher le clin d'oeil. On retrouve aussi notre petit Niffleur.. pour deux fois plus de mignonneries à l'écran.
Mais que reste-t-il de l'intrigue ?...Et bien beaucoup de rebondissements .. mais de mauvaise facture. On se croyait presque dans un soap opera par moment ce qui est assez malaisant.
La palme revient au personnage de Queenie qui est vraiment massacrée... (quel gâchis) et qui sert juste de prétexte à faire balader Jacob dans tous les coins de Paris pour la retrouver, et à incarner le personnage féminin cruche du film... parce que oui.. on pouvait pas faire plus subtile. De même pour Tina... qu'elle soit là ou non .. l'intrigue aurait été la même. Un vrai pot de fleur pour le coup.. très déçue de cette régression par rapport au 1er volet !
Il est clair que J.K confirme à nouveau son horrible talent à décrire les relations amoureuses... et surtout à se forcer d'en créer entre des personnages qui pouvaient se contenter de vivre sans (ex : Croyance et sa petite protégée).
On a le droit à au moins 40min sur tout le film à de longs moments larmoyants entre les différents protagonistes qui s'aiment, qui s'aiment plus... on croit voir des adolescents alors qu'ils sont censés être des adultes...on a l'impression que c'est pour remuer la communauté des "shippers" à ce rythme ça devient gênant.
Et où est l'action ? le mystère ? la magie ? .. car les petites regards globuleux .. c'est pas ça qui tient en haleine sur 2h00, surtout quand tu instaures une formidable introduction avec l'évasion de Grindelwald qui impose un ton oppressant dès le début (rappelant les heures sombres du tome-film 5 d'Harry Potter avec le retour de Voldemort). D'ailleurs... pour un film qui porte son nom il se fait pas mal désirer tout du long malgré que Deep brille à chacune de ses apparitions, en rentrant correctement dans la peau du personnage.
De même, ses motivations sont à peine exposées on n’ajoute pas plus de subtilité que juste "dominer la race des moldus et des sous-sorciers". Quel dommage car le scénario laissait sous-entendre plus de développement notamment avec sa relation avec Dumbledore qui sont les rares passages à vraiment dénoter dans le film, où on prend enfin le temps d'exposer la psychologie des personnages et donner du sens.
Est-ce encore une mise en bouche avant le 3ème volet ? Car j'ai l'impression qu'on tente de jouer sur les climax afin de donner du pain pour contenter les fans, avec cette révélation finale autour d'un "grand secret" dans les dernières secondes pour nous laisser le soin d'éplucher de grandes théories. Une révélation qui pour le coup... semble tellement surfaite et sortie de nulle part.
On a l'impression que J.K se contredit par moment par rapport à sa propre saga en incluant des sous-scénarios assez creux.
Le personnage de Croyance est vraiment l'incarnation de ce dilemme. En le faisait revenir ici et en lui rajoutant une quête amoureuse et celle de sa "pseudo" origine, on perd le spectateur dans un amas incohérent.
Seul le personnage de Nobert reste attachant et intéressant dans cet ensemble trop caricatural.
Son histoire avec son frère Thésée apporte un éclairage inédit au personnage. Dommage qu'encore une fois on survole le tout pour juste se concentrer sur un "triangle amoureux" inutile et pas crédible entre les deux frères et Tina Lestrange.
On a aussi Jude Law qui offre une prestation convaincante dans la peau de Dumbledore. Presque la meilleur de tout le film. Dommage aussi qu'on lui laisse pas plus de place également. Il passe son temps à dire " je ne peux pas" comme si le scénario devait s'excuser auprès des fans pour justifier sa "figuration" tout au long du film. Encore une fois, pour du fanservice.
Heureusement que les rares passages avec les nouveaux "Animaux Fantastiques" perdus dans la ville permettent plus de légèreté, un renouveau bienvenu dans le rythme parmi un fouillis qui se prend parfois trop au sérieux pour y croire vraiment. Un petit coup de cœur pour le Dragon asiatique au caractère de chat qui est... TROP MIMI !!!!!!
Bref .. beaucoup de choses à digérer. En tant que fan, oui courrez le voir mais .. je pense que votre vision de la saga sera peut-être changée. Les nouveaux choix scénaristiques vous plairont.. ou pas.
Moi je suis plus ou moins convaincue, malgré de grosses maladresses notamment sur le traitement psychologique des personnages. Et surtout avec l'introduction de nouveaux protagonistes inutiles dont certains disparaissent 5 secondes après leur introduction, et d'autres juste pour le love interest ou le clin d'oeil poussif pour juste faire de l'humour assez lourd (Coucou Nicolas Flamel).
J'ai surtout passée un bon moment et je ne boude pas mon plaisir : mais ce film n'est pas mémorable pour autant.