Jamais deux sans trois. Ni sans quatre d’ailleurs. Voire même sans cinq.

Maladie cinématographique de notre époque, le film sériel s’étale dans le temps et sur les écrans. Au risque de lasser. Au risque aussi de se répéter et même de se diluer. Voici donc le troisième volet des Animaux Fantastiques. Il fait directement suite au deuxième volet. C’est toujours le combo Rowling + Kloves + Yates qui est aux manettes.


Grindelwald est toujours en fuite mais pas pour longtemps puisqu’il a des prétentions politiques qui pourraient servir son grand projet de domination des moldus. Il s’agira donc de lui barrer la route du pouvoir et de contrer ses stratégies à plusieurs niveaux. Comme Dumbledore ne peut y aller, c’est encore à notre ami Norbert que tout ça est confié, aidé de ses fidèles compagnons et de quelques nouvelles bestioles.


Plus le temps passe et plus les enjeux sont clairs. Mais ne l’étaient-ils pas déjà à la fin de l’épisode deux ? Dans cette version magique de X-Men, on sait bien où on veut nous mener. Surtout que le point Godwin avait déjà été frôlé précédemment. Ici, on plonge dedans. Pourquoi est-ce un problème ? D’abord et surtout parce que, dès lors qu’on cite Hitler, le récit devient irrémédiablement manichéen. En conséquence, le méchant devient un grand méchant inexcusable et le gentil devient un peu tarte. Dommage, alors que jusqu’à présent, Norbert tenait une position à l’extérieur qui permettait de mêler les intrigues. Il est dorénavant exclusivement en lutte contre l’axe du mal. L’autre problème est qu’on sait du coup où tout ça nous mène et ce pastiche d’élections est très prévisible, autant que son résultat. Tout ça pour ça donc. Bref, on le voit, la sauce est cette fois un peu fade et grossière. Pour autant, tout n’est pas raté, loin de là. Certaines scènes sont très réussies (la danse avec les espèces d’écrevisses, les combats sympas) et l’interprétation est toujours autant dans le ton (vu en VF, pas fameux ce doublage d’ailleurs). On regrettera tout de même l’éviction de Johnny Depp car si Mads Mikkelsen n’est pas mauvais du tout, ce n’est tout simplement plus le même personnage et la version Depp était bien meilleure.


Pour résumer tout ça, on dira que ce n’est pas une franche réussite mais ce n’est pas désagréable non plus. Ça passe tout seul mais ça n’interpelle pas ou alors trop rarement. Qu’en sera-t-il de la suite ? J’ai quelques doutes sur la capacité de l’entreprise à tenir le cap de départ sur 5 épisodes.

Konika0
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le 23 avr. 2022

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