Acheté complètement par hasard, cet "Anni difficili" me laisse sur une impression un peu mitigée...
Pourtant, le sujet est réellement intéressant puisqu'il y est question de la complaisance du peuple dans l'Italie fasciste et de l'opportunisme de certains.
Ainsi, le film est centré sur Aldo Piscitello, un employé municipal d'un village de Sicile, qui se voit contraint par le maire de s'inscrire au Parti fasciste sous peine de perdre son emploi. Avec une famille nombreuse à nourrir, c'est à contrecœur qu'il endosse la fameuse "chemise noire" et participe aux différents rassemblements du Parti.
La plus grosse partie du film se concentre sur cette période fasciste, les années défilent et les guerres se succèdent, le fils ainé d'Aldo est envoyé à plusieurs reprises au front et c'est à chaque fois la peur de le voir sacrifié pour une cause qu'il ne défend pas. La majorité du peuple boit les paroles et discours du Duce, alors qu'une minorité le critique, mais se gardent de le faire en public. Cette partie est fort longue, trop longue et un peu redondante.
Heureusement, le film n'est pas dénué d'humour, mais qui reste très discret. Le film est présenté comme une comédie satirique, mais on assiste bien à un drame. À l'image du père qui, en revenant du boulot, s'empresse de retirer son uniforme et ses énormes bottes noires, non sans difficultés (ses enfants et sa femme s'y mettent tous), dégouté de lui-même sans doute.
L'épuration d'après-guerre, n'est que trop vite survolée à la fin du film et à mon sens aurait pu être plus développée.
Umberto Spadaro (vraiment le sosie de Groucho Marx dans ce film) nous offre une belle performance en père de famille un peu perdu dans cette Italie qu'il ne reconnait plus.
Au final, une chouette découverte quand même, sur une musique de Nino Rota à ses débuts, qui présageait déjà du grand !.