Berlin, 1945. Un jeune médecin, Hans Mertens, dépressif et alcoolique depuis son retour du front vit dans un appartement abandonné jusqu'au jour où l'ancienne propriétaire ( Susanne Wallner ), survivante d'un camp de concentration, se pointe. S'entame alors une colocation puis une romance entre eux deux : l'une désireuse de renouer avec la vie, l'autre tourmenté par les horreurs de la guerre. Hans découvre, dans la foulée, que Ferdinand Brückner, un ancien de ses supérieurs nazis impitoyable est encore en vie alors qu'il le croyait mort. En toile de fond, l'histoire d'un opticien juif voisin, attendant désespérement des nouvelles de son fils réfugié à l'étranger.

Il m'est très difficile de noter ce film tout simplement parce que ce n'est pas la narration ou les acteurs qui m'ont poussée à le regarder mais son intérêt d'un point de vue historique. En effet, au vue du contexte dans lequel il a été tourné et de la richesse des interprétations que l'on peut en faire, c'est un vrai plaisir de l'analyser, surtout si on s'intéresse à l'état d'esprit des Allemands après la guerre.

Caractéristique et premier représentant du genre "Trümmerfilm" ( film de ruines ), c'est avant tout les images de Berlin dévastée qui choquent. Pas besoin de studio ou d'effets spéciaux à l'époque... Le film entier a été tourné dans le Berlin d'après guerre et rien que pour ça, cela vaut le détour.

Ensuite, la question de la culpabilité et la responsabilité des allemands est largement abordée, de manière assez évidente à travers les personnages du médecin et de son ancien supérieur : l'un se sentant coupable de ne pas être intervenu et l'autre se déchargeant de toute la responsabilité des actes commis sous son commandement. mais aussi plus subtilement par l'ensemble des personnages à l'écran ( Et si jamais cette question intéresse quelqu'un, l'analyse qu'en fait Robert Schechtman appelée " The Lives of Neighbors : Modes of Surveillance and Voyeurism in Die Mörder sind unter uns" est vraiment passionante ). Produit par et sous la "surveillance" des soviétiques ( les scènes ont été tournées à Berlin-Est ), qui ont d'ailleurs demandé à ce que la fin* soit différente de celle initialement prévue, ce film est un exemple de la volonté de dénazification du peuple allemand qu'avaient les Alliés après 1945.


*SPOILER*


Suzanne n'intervient pas entre le médecin et Hauptmann, celui ci aurait dû mourir. Les soviétiques ont demandé à ce que cela soit changé car cela ne correspondait pas au message qu'ils souhaitaient faire passer dans le film, c'est-à-dire "laissons la justice rendre la justice", entre autre.


*FIN DU SPOILER*


Le cynisme du médecin, un aperçu des valeurs morales de l'époque et du rôle des femmes dans la reconstruction ( oui, bon, ça n'apparaît que dans une toute petite scène mais ce film a le mérite de le mentionner ) ont réussi à maintenir mon attention. Car bon, à part l'intérêt historique du film, l'histoire d'amour est gonflante, inutile et ça reste très lent.

Mais rien que pour Berlin en ruines et pour peu qu'on s'intéresse à l'Allemagne et son histoire, c'est à voir.
twohands
7
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le 10 avr. 2013

Modifiée

le 17 avr. 2013

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twohands

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