Immensité infinie de visions nouvelles et superbes, d'univers psychédéliques et baroques, multiplicité phénoménale d'effets spéciaux aujourd'hui toujours impressionnants, Les Aventures du baron de Münchausen, comme son nom l'indique, est un vrai film d'aventures comme on n'en fait plus, un spectacle de tout instant continuellement ébouriffant.
En mêlant humour bouffon et références littéraires, bibliques et mythologiques qu'il s'amuse à recréer autant qu'à détourner, absurde et grand spectacle, réflexions sur la mort autant que sur celle de l'imagination face à un monde de plus en plus logique et rationnel qui refuse la créativité et l'âme d'enfant, Terry Gilliam nous invite tous à entrer dans son univers, et signe en abîme, mais d'un même geste continu, une déclaration d'amour émouvante à un cinéma artisanal, un cinéma d'un autre temps qu'il cite régulièrement, un cinéma dont le réalisateur assiste à ses dépens à la disparition progressive, et qu'il ressuscite le temps d'un film dense, démiurgique, total, presque étouffant.
Une œuvre drôle, enthousiasmante, bricolée (et assumée), souvent virtuose, comme une bourrasque colorée d'émerveillement constant.