« Il a dérapé, il a coulé, son compte est réglé. L’ordre et la propreté : c’est du passé. Du travail et du pain assuré : c’est du passé. Aller de l’avant et espérer : c’est du passé » écrivait Hans Fallada en 1932.
En ces temps troubles ou l’espoir s’efface, ou la résignation et l’indifférence triomphent, les rêves sont en danger. Ils menacent eux aussi de sombrer dans le passé et d’emporter avec eux les derniers espoirs. Face à cette situation, les appels à la raison se multiplient. Il s’agit de faire le choix le plus raisonnable, de ne pas céder à la folie. Le temps n’est pas aux rêveries nous dit-on. Mais les véritables fous, n’est-ce pas ceux qui ne rêvent plus ? N’est-ce pas ceux qui ont abandonné toutes les histoires de leur enfance ? N’est-ce pas ceux qui nous disent qu’il est raisonnable de ne plus espérer ?
Les aventures du Baron de Münchausen est plus qu’un film. C’est une véritable invitation à rêver, une apologie de l’espoir. Même dans la situation la plus désespérée, il ne faut pas cesser de rêver. Rêvons. Comme le baron, rêvons d’aller sur la Lune, rêvons de voler dans une montgolfière faite de bric et de broc, rêvons de danser dans les bras de l’être aimé même si celui-ci paraît inaccessible. Car même lorsqu’il ne semble plus rien rester, même lorsque tout semble nous accabler, il reste les rêves. Sans rêves, le plus riche des hommes sera le plus démuni face à celui qui n’a rien mais qui rêve encore. Le rêve est le moteur des grandes actions, des grands Hommes, des grandes histoires. Il est ce qui reste à ceux qui n’ont plus rien. Il est ce qui survit à la mort.
Alors venez, suivez le baron. Suivez le dans ses fantasques histoires, suivez le sur la Lune, suivez le dans le ventre d’un gigantesque Kraken. Suivez-le et terrassez les cyniques ! Emmenez les désabusés, les résignés et tous les autres et faites les rêver, donnez leur espoir ! Faites prospérer les rêves et vous verrez qu’ils se réaliseront. Des rêves naissent les plus grandes histoires. Des plus grandes histoires naissent les plus grands espoirs. Des plus grands espoirs naissent les plus belles choses.
Il a dérapé, il a coulé, ses rêves l’ont sauvé. L’amour et l’amitié : c’est rêver. Du bonheur et du plaisir assuré : c’est rêver. Aller de l’avant et espérer : c’est rêver.
Merci Terry Gillian, merci d’être resté un grand enfant plein de rêves.