Avec l’œuvre de Tardi, on avait la matière pour réaliser, enfin, un Indiana Jones Français ! Au lieu de cela, Besson peine à y donner un semblant d'intérêt, les dialogues sont aussi plats qu'un téléfilm des années 90. Tout est à l'avenant, cabotinage des acteurs, maquillages habiles mais grotesques. A la vue de ce film, on pouvait déjà craindre le pire pour Valerian. Que c'est-il passé, où est passé l'inspiration du réalisateur du Cinquième élément ? y a t'il eu un Script pour Adèle Blanc-Sec ? Mis à part quelques plans qui rappellent la BD, la photographie est bien trop plate pour rendre l'environnement du début du XXe siècle. Où est la brume, l'effervescence de Paris, les bouches d'égout qui fument, la saleté dans les rues, l'abattoir des Halles, tout est bien trop propre ici, tout semble faux et forcé !
Adèle Blanc-Sec lave plus blanc que sec !
On se console avec le Ptérodactyle, notre Jurafric Park du Muséum d'histoire naturelle, ou encore, une Momie amusante et plutôt loquace qui retrouve ses amies au Louvre ! L'histoire pioche dans plusieurs albums du bédéaste mais échoue à mettre en relief la moindre intrigue, il aurait fallu un prologue entrainant, une trame de fond solide et un épilogue, Indy était pourtant le parfait modèle. Une voix-off essaye en vain de recoller les morceaux, mais force est de constater que pour transcrire l'esprit de la BD et y insuffler un semblant d'âme, Jean-Pierre Jeunet, déjà auréolé pour Amélie Poulain ou Un long dimanche de fiançailles aurait été bien meilleur ! Tellement meilleur pour donner vie à ces gueules cassées comme il en a l'habitude, donner une texture à l'ensemble et de l'épaisseur aux personnages. A se demander si Pitof, malheureux réalisateur de Catwoman, mais plutôt habile avec cette époque avec son Vidocq, n'aurait pas fait mieux, lui aussi, un comble...
Besson a t'il voulu se faire passer, aux yeux du monde, pour le Spielberg du pauvre ? L'antagoniste principal avec son chapeau, sa démarche et ses lunettes noires, me rappelle un certain nazi des Aventuriers de l'arche perdue.
Sur ce, je m'en vais déguster un délicieux verre de Blanc, bien Sec, pour oublier aussi Sec, cette Adèle !