Une pomme, deux pommes, une table, deux chaises, une carafe de jus vert, un chien, deux chiens, des arbres, des fleurs, des feuilles, du vent, des oiseaux qui chantent harmonieusement.
Un jardin plutôt paradisiaque, qui semble s'étendre jusqu'aux lointaines tours de la Défense.
Dans ce jardin, un homme et une femme discutent, s'écoutent et divaguent, gardent la tête froide et laissent couler une larme.


Mais devant ce jardin : une maison.
Omniprésente, mais ces deux là n'y rentreront jamais. Il faut attendre que Nick Cave y joue et chante au piano pour qu'elle retienne leur attention pendant un court instant.
Un écrivain crée la trame musicale du film à l'aide de son jukebox magique et tape sur sa machine à écrire ce que les deux autres racontent.


Alors à cette atmosphère paradisiaque s'ajoute les questionnements existentiels de ces deux personnes qu'on essaie parfois d'attraper au vol et de suivre tant bien que mal ; avant de retourner à une contemplation béate saupoudrée de somnolence, enivré par cette douce et profonde atmosphère qui lie nature et berceuse métaphysique.


Mais Dieu soit loué, cette agréable et interminable situation finit par décliner.
Le chant dissonant des avions a remplacé celui des oiseaux.
La saturation de la bande son a remplacé le doux vent d'été.
De la profondeur du film ne subsiste qu'un plat pixel noir.
Une profonde tristesse a remplacé l'ennui.

yaya-dc
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2016

Créée

le 28 oct. 2016

Critique lue 735 fois

2 commentaires

yaya-dc

Écrit par

Critique lue 735 fois

2

D'autres avis sur Les Beaux Jours d'Aranjuez

Les Beaux Jours d'Aranjuez
TheMaxou
2

Insoutenable

On sent bien quelque chose derrière, une once d'intérêt, mais elle disparaît dès les premières minutes quand on comprend qu'il ne va absolument rien se passer de tout le film. Un homme et une femme...

le 12 oct. 2016

5 j'aime

Les Beaux Jours d'Aranjuez
Marlon_B
2

Anti-cinéma

Wenders restera toujours pour moi celui qui a littéralement fait chier son acteur Philippe Winter dans l'excellent Kings of the road - scène mémorable révélant bien l'esthétique "rock'n'roll" du...

le 17 mars 2017

2 j'aime

Du même critique

Hurry Up, We’re Dreaming
yaya-dc
9

I want to be the king of my own land

Il était une fois une jeune fille convaincue qu'essayer de comprendre le monde était futile et bien trop compliqué. En effet, à quoi bon chercher quand il suffit d'imaginer ? Alors elle a crée son...

le 4 janv. 2014

23 j'aime

1

Illuminations
yaya-dc
10

Le dernier métro

"Le pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques ; (elles n’existent pas.)" Barbare Dans certaines situations les mots ne peuvent retransmettre ne serait-ce que la plus...

le 8 févr. 2014

16 j'aime