Un jeune compositeur rêve, au sens propre, de gloire et de succès. C'est par le rêve que Claude fuit les tracasseries de la vie quotidienne et le bruit de la rue en particulier. Jusqu'au jour où la réalité revêtira plus de charme et de tranquillité que ses exploits oniriques auprès de ses belles de nuit.
Le caractère ludique de la comédie de René Clair provient de l'interaction entre les rêves et la vie réelle de Claude, de laquelle celui-ci extirpe les personnages qu'il rencontre dans ses nuits mouvementées. Ainsi, la tenancière du bistrot, la postière se transforment-elles en princesse orientale ou en bourgeoise. S'amusant par ailleurs d'une formule populaire "c'était le bon temps", qui veut que les époques révolues furent des époques dorées, René Clair démontre que fuir la réalité par des souvenirs complaisants ou, à plus forte raison, par les rêves est une attitude pas très responsable, ni réaliste précisément. Propos anti-défaitiste qui émane, au coeur du film, d'une intention probablement plus cocasse que philosophique. Quoiqu'il en soit, le film est une très agréable comédie, mise en scène avec une subtile légèreté et dans laquelle on retrouve, une fois de plus chez Clair, le visage pittoresque d'un quartier parisien peuplé de travailleurs attachants.